selon Tavares

PARIS (awp/afp) - Le manque de semi-conducteurs pour l'industrie automobile, qui pénalise l'activité des usines des constructeurs automobile, risque de perdurer jusqu'à la fin 2023, a estimé le PDG du groupe Stellantis, Carlos Tavares dans un entretien mis en ligne samedi soir sur le site du Parisien.

"La situation restera très compliquée jusqu'à fin 2023, puis se détendra ensuite, notamment parce que le marché de l'électronique grand public plonge un peu", a estimé M. Tavares, lors d'un entretien croisé avec le directeur général de Renault Luca de Meo, à un peu plus de deux semaines du Salon automobile de Paris.

Evoquant ce problème structurel, M. De Meo a rappelé que lors de la pandémie, le marché automobile a chuté, en raison de l'impossibilité pour les clients de se rendre en concession.

"On a donc décroché nos prévisions de demande de semi-conducteurs. Et comme les gens sont restés chez eux, ils achetaient des ordinateurs, des PlayStation, etc", a expliqué M. De Meo.

"L'industrie des semi-conducteurs s'est adaptée et s'est concentrée sur des produits à haute valeur ajoutée pour le marché de l'électronique grand public", a conclu le patron de Renault, qui a aujourd'hui "du mal à trouver la puce basique qui fait monter et descendre la vitre", ce qui rend impossible la production de voitures.

M. Tavares a rappelé les investissements importants --plusieurs dizaines de milliards à chaque fois-- consentis par les Etats-Unis et l'Union européenne pour relancer des filières "maison" de semi-conducteurs et sortir de la dépendance envers l'Asie.

"Quand ces investissements se matérialiseront, il y aura des semi-conducteurs, et même une surabondance. Mais il va falloir attendre trois ans minimum", a estimé M. Tavares.

Ce problème touche l'ensemble de l'Europe, a rappelé samedi un porte-parole de la plateforme automobile (PFA), laquelle a publié les chiffres mensuels de ventes de voitures, en berne sur les neuf premiers mois de l'année en grande partie à cause de ce manque de composants, même si les deux derniers mois ont esquissé un timide rebond.

Interrogé sur la concurrence chinoise en Europe, M. Tavares n'a pas caché une certaine inquiétude, notamment sur la voiture électrique: "la Chine attaque le marché avec des prix très bas, peut-être subventionnés d'ailleurs, mais c'est un autre sujet", a-t-il déclaré.

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