Renault affiche aujourd’hui la plus forte hausse d’un CAC 40 en berne avec une progression de 3,39% à 40,44 euros, au lendemain de la publication des détails de son nouveau partenariat avec le japonais Nissan. Plusieurs analystes ont applaudi ce nouvel équilibre entre les deux constructeurs. Ce nouvel accord prévoit des participations rééquilibrées entre Renault Group et Nissan, qui détiendraient des participations croisées de 15 %, avec une obligation de conservation, ainsi qu'une obligation de plafonnement de leurs participations.

Le groupe français transférerait 28,4 % des actions Nissan dans une fiducie française, où les droits de vote seront " neutralisés " pour la plupart des décisions, à l'exception notamment de l'élection ou la révocation des administrateurs de Nissan nommés par Renault Group, où le fiduciaire devra voter selon les directives de Renault Group.

Renault Group continuerait de bénéficier pleinement des droits économiques (dividendes et produits de cession des actions) rattachés aux actions détenues par la fiducie jusqu'à la vente de ces actions. Cette transaction n'entraînera aucune dépréciation dans les états financiers de Renault Group.

Jefferies, qui reste à l'achat avec un objectif de cours de 46 euros, souligne que Renault " est maintenant en mesure de libérer les 4 milliards d'euros de capital excédentaire immobilisés dans la structure de l'Alliance et de l'allouer à la croissance et aux actionnaires ".

" L'Alliance est devenue périphérique par rapport aux principaux défis et cas d'investissement des deux parties " ce qui est " positif dans l'ensemble ", juge l'analyste, car cela permet de " repositionner la coopération à un niveau opérationnel plus tangible, avec des indicateurs clés de performance de projet clairs ", et " met fin à l'illusion d'une alliance de premier plan au niveau mondial ".

S'agissant de la nouvelle fiducie, Jefferies souligne que " le bilan de Renault étant stabilisé et le capital devant être levé par l'introduction en bourse d'Ampere, la pression exercée sur Renault pour vendre à bas prix est moins forte que celle exercée sur Nissan pour rendre la vente attractive ".

Deutsche Bank , qui reste à conserver avec un objectif de cours de 40 euros, prévoit qu' "une structure équilibrée du pouvoir incitera probablement à une plus grande coopération " entre les deux entreprises, même si " les projets multinationaux interentreprises avec trois partenaires restent plus difficiles que jamais ". L'intérêt de la fiducie est selon le broker que Renault " devrait continuer à bénéficier pleinement des droits économiques sous la forme de dividendes ou du produit de la vente éventuelle des actions ".