STRASBOURG (dpa-AFX) - Le Parlement européen donne son feu vert à des règles plus strictes en matière d'intelligence artificielle (IA) dans l'Union européenne. Les parlementaires ont voté mercredi à Strasbourg à la majorité en faveur de la loi. Selon le Parlement, il s'agit de la première loi sur l'IA au monde. Selon ce texte, les systèmes d'IA seront à l'avenir classés en différents groupes de risques. Plus les risques potentiels d'une application sont élevés, plus les exigences doivent être élevées.

L'intelligence artificielle désigne généralement des applications basées sur l'apprentissage automatique, dans lesquelles un logiciel recherche des concordances dans de grandes quantités de données et en tire des conclusions. Ils sont déjà utilisés dans de nombreux domaines. Par exemple, de tels programmes sont capables d'analyser des images de tomographie assistée par ordinateur plus rapidement et avec une plus grande précision que les humains.

Les voitures autopilotées tentent également de prédire le comportement des autres usagers de la route. Et les chatbots ou les listes de lecture automatiques des services de streaming font également appel à l'IA.

La loi à venir découle d'une proposition de la Commission européenne datant de 2021. Les systèmes considérés comme particulièrement risqués et utilisés par exemple dans les infrastructures critiques ou dans les secteurs de l'éducation et de la santé devront donc répondre à des exigences strictes. Certaines applications d'IA qui ne respectent pas les valeurs de l'UE doivent être totalement interdites. Il s'agit par exemple de l'évaluation du comportement social ("social scoring"). En Chine, les citoyens sont ainsi classés en catégories de comportement. La reconnaissance des émotions sur le lieu de travail et dans les établissements d'enseignement ne doit pas non plus être autorisée dans l'UE.

De même, la reconnaissance faciale dans l'espace public - par exemple par le biais de la vidéosurveillance dans les lieux publics - ne doit en principe pas être autorisée. Il existe toutefois des exceptions : La police et d'autres autorités de sécurité doivent pouvoir utiliser la reconnaissance faciale dans l'espace public pour poursuivre des délits bien précis comme la traite des êtres humains ou le terrorisme.

Avec l'approbation du Parlement, la réglementation peut désormais entrer en vigueur. Auparavant, les négociateurs du Parlement européen et des pays de l'UE étaient parvenus en décembre, après de longues négociations, à un accord sur une réglementation. Début février, les représentants des Etats membres de l'UE ont également approuvé formellement la proposition.

Pour les Etats membres, cela signifie qu'ils devront d'abord retirer progressivement les systèmes interdits. Après deux ans, tous les points de la loi devront être entièrement mis en œuvre.

Les États membres doivent par exemple décider de sanctions si les entreprises ne respectent pas les règles. Il peut s'agir d'amendes. Les particuliers qui découvrent des infractions aux règles peuvent se plaindre auprès des autorités nationales. Celles-ci peuvent alors engager des procédures de contrôle et, le cas échéant, infliger des sanctions /svv/DP/mis.