Paris (awp/afp) - En vente depuis novembre dernier, Manchester United serait la cible d'une offre de 5,1 milliards d'euros en provenance d'un consortium qatari, preuve une nouvelle fois que les clubs sportifs s'arrachent à des prix de plus en plus élevés.

Selon un classement établi par le magazine économique américain Forbes en mai, les grandes équipes européennes ont récemment vu leur valeur augmenter considérablement. Le Real Madrid et le FC Barcelone sont valorisés respectivement à 5,1 milliards de dollars (près de 4,8 milliards de francs suisses) et 5 milliards de dollars, soit une progression de 7% et 5% par rapport à 2021. Suit Manchester United avec une valorisation de 4,5 milliards, un bond de 10% sur un an.

Des progressions reflétées dans les ventes récentes de clubs.

Racheté 4,25 milliards de livres (4,7 milliards de francs suisses) par un consortium américain mené par Todd Boehly, un homme d'affaires de 48 ans également co-propriétaire de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles (MLB), Chelsea est devenu le 24 mai le club le plus cher de l'histoire.

Le précédent propriétaire du club londonien, l'oligarque russe Roman Abramovitch, avait été poussé à le mettre en vente après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, 19 ans après l'avoir acheté... 170 M EUR.

Cette inflation ne se limite pas à la Premier League: le 31 août, l'AC Milan a été vendu 1,2 Md EUR au fonds d'américain RedBird par Elliott Management, un autre fonds US, et l'Olympique Lyonnais a été racheté le 18 décembre pour une somme avoisinant les 800 M EUR par Eagle Football, la holding du magnat américain John Textor, qui possède déjà des parts dans les clubs de Molenbeek (Belgique), Botafogo (Brésil) et Crystal Palace (Angleterre).

Les franchises américaines longtemps devant

Pendant longtemps, ce sont les franchises américaines de basket-ball, de baseball et de football américain qui ont coûté le plus cher.

En 2012, la franchise de baseball des Los Angeles Dodgers avait été rachetée 2 milliards de dollars par un consortium d'investisseurs mené par l'icône de la NBA Magic Johnson, soutenu par le géant de la finance Guggenheim Partners.

Le club était jusqu'alors la propriété de Frank McCourt, actuel propriétaire de l'Olympique de Marseille, qui avait investi "seulement" 430 millions de dollars pour prendre la tête des Dodgers en 2004.

La croissance s'est ensuite poursuivie de manière mesurée, avec notamment le rachat des Houston Rockets (NBA) pour 2,2 milliards de dollars en 2017 ou celui des New York Mets (baseball) pour 2,4 milliards en 2020.

Denver et Phoenix font flamber les prix

L'année 2022 a, comme en Europe, marqué un tournant dans le sport américain, avec des montants de rachat nettement plus élevés.

L'explosion des droits de retransmission est l'une des raisons qui expliquent cette flambée des prix, la NFL ayant par exemple négocié un contrat avec Amazon et plusieurs chaînes s'élevant à 110 milliards de dollars pour les onze prochaines saisons.

Le 8 juin, les Denver Broncos (NFL) ont été rachetés par la famille de Rob Walton, dirigeant de la chaîne de supermarchés Walmart, pour 4,65 milliards de dollars. En 1984, le précédent propriétaire Pat Bowlen n'avait déboursé que 78 M USD pour prendre la tête des Broncos.

Walton, sa fille Carrie Penner et son gendre Greg Penner ne sont pas rentrés seuls dans l'actionnariat de la franchise du Colorado: le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton et la présidente du conseil d'administration de Starbucks Mellody Hobson se sont associés à eux.

Le 21 décembre, ce sont les Phoenix Suns qui ont changé de mains. Math Ishbia, un homme d'affaires de 42 ans, a déboursé 4 milliards de dollars pour prendre la franchise NBA de l'Arizona.

Manchester United, encore plus haut?

Dix-huit ans après avoir été acheté par l'homme d'affaires Malcolm Glazer pour 1,1 milliard d'euros, Manchester United pourrait dépasser largement le record établi par Chelsea.

Les héritiers de l'Américain, à la tête du club depuis son décès en 2014, espèrent recevoir une somme avoisinant les 6 milliards d'euros. Et ce n'est sans doute pas fini, deux autres grands noms du football anglais Liverpool et Tottenham pourraient aussi bientôt changer de mains.

afp/jh