Zurich (awp) - L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann a plus que comblé les attentes en matière de recettes sur son troisième trimestre, soutenu notamment par une demande vigoureuse en Amérique du Nord. La direction rehausse subséquemment ses propres prévisions de croissance organique pour l'ensemble de l'exercice.

Le chiffre d'affaires du groupe bâlois a atteint 371,1 millions de francs suisses sur ces trois mois, en hausse de 20,7% en un an. Cela correspond à une croissance organique de 18,7%, selon le groupe mardi. Les ventes dépassent les attentes les plus optimistes du consensus AWP.

Sur les neuf premiers mois de l'année, les recettes ont atteint 1,15 milliard de francs suisses, en progression de 16% sur un an, grâce à une croissance à deux chiffres dans toutes les régions et des acquisitions (Anthogyr, T-Plus et Zinedent).

Le Nouveau continent se rapproche

La région Europe, Moyen-Orient, Afrique (Emea) est demeuré le principal débouché de la société, avec une croissance de 17% à 142,6 millions. L'Amérique du Nord poursuit néanmoins son rattrapage, affichant une progression de plus de 25% à 117,1 millions. Asie-Pacifique (+24% à 76,2 millions) et Amérique latine (+14% à 35,2 millions) n'ont pas non plus démérité.

Le groupe a pourtant rencontré des difficultés liées à la marque Dental Wing et surtout à des goulots d'étranglements en matière de production, a reconnu en conférence de presse le directeur général Marco Gadola. Ce double handicap, couplé à une demande élevée pour les nouveaux scanners intra-oraux a pénalisé le segment numérique du groupe.

"Nous serons en mesure au plus tard fin 2020 de générer des volumes nettement plus élevés", a assuré le patron, évoquant des extensions de capacités.

La direction anticipe dans l'intervalle une croissance organique d'environ 15% en 2019, contre 10 à 15% jusqu'alors. Hors tout effet inattendu ou non récurrent, les marges opérationnelles brute comme nette doivent prendre de l'embonpoint, nonobstant une accélération des investissements dans la promotion, la distribution et l'innovation.

Straumann dévoile parallèlement à ses résultats intermédiaire le rachat de la société californienne Bay Materials LLC, spécialisée dans les thermoplastiques pour des applications orthodontiques. Le montant de l'opération n'a pas été dévoilé.

Le processus de renouvellement de la direction suit par ailleurs son cours. Juriste en chef depuis 2005, Andreas Meier, accèdera à l'exécutif au 1er janvier 2020 et s'occupera également des questions de développement commercial et de propriété intellectuelle.

Rob Woolley a été engagé en qualité de nouveau chef de la division Amérique du Nord. L'actuel titulaire Guillaume Daniellot pourra ainsi se concentrer sur ses prochaines fonctions de directeur général, qu'il reprendra en début d'année prochaine à Marco Gadola.

Encore mieux que prévu

Le troisième trimestre constitue le seizième partiel d'affilé à afficher une croissance organique de plus de 10%, récapitule Vontobel dans un commentaire. La performance est d'autant plus remarquable que le segment des scanners péclote depuis le début de l'année, poursuit la banque de gestion zurichoise.

Non moins dithyrambique, Jefferies estime la société idéalement positionnée pour concrétiser ses nouvelles ambitions de croissance autour de 15%.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne que cette croissance, largement supérieure à celle du marché dans lequel évolue Straumann, s'est étalée sur l'ensemble des débouchés géographiques et des palettes de produits du groupe rhénan. L'établissement blanc et bleu note toutefois que le relèvement des ambitions de croissance était plus qu'attendu.

A la Bourse, l'action Straumann a fini en recul de 0,62% à 869,40 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,21%.

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