Zurich (awp) - Face à l'impact de la crise du coronavirus et à la chute des cours du pétrole, Sulzer va restructurer ses activités liées à ce dernier secteur. Provisionnant à cet effet 60 millions de francs suisses, le groupe industriel zurichois table désormais sur un bénéfice net semestriel nettement inférieur à celui de 2019.

Le détails concernant les mesures mises en oeuvre dans les activités liées au pétrole et au gaz, notamment la production d'équipements destinés aux raffineries, seront dévoilés en parallèle à la performance semestrielle du groupe, le 24 juillet prochain, écrit vendredi l'entreprise établie à Winterthour.

Conséquence de l'avertissement, les investisseurs délaissaient le titre Sulzer. Vers 10h25 à la Bourse suisse, l'action du groupe industriel lâchait 2,83% à 72,00 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI ne progressait plus que d'un infime 0,09% dans le même temps.

Avertissement attendu

Du côté des analystes, l'annonce n'a pas forcément suscité la surprise. Après un bon premier trimestre pour Sulzer, la banque Vontobel escompte à l'image du groupe un impact négatif plus conséquent de la pandémie au 2e trimestre. Si la firme de tradition devrait réduire ses capacités, elle n'en devrait pas moins maintenir toute la palette de son offre.

UBS n'entrevoit pour sa part aucun changement de tendance au niveau des affaires de Sulzer depuis la publication des chiffres du 1er partiel. L'établissement aux trois clef salue les mesures proactives du groupe du Nord de la Suisse.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) juge les charges de restructuration plus élevées qu'elle ne l'avait prévu et entend dès lors réviser ses estimations.

Lors de la publication du premier partiel, Sulzer avait laissé entendre que l'impact de la pandémie devrait se faire sentir au deuxième trimestre. L'entreprise anticipait notamment un recul des dépenses d'investissements de l'industrie du pétrole, un de ses principaux débouchés, en raison de la chute des cours de l'or noir.

Sulzer s'attendait aussi à souffrir au niveau de ses autres activités du fait du ralentissement conjoncturel. Afin de faire face à la situation, le groupe avait annoncé une réduction de 60 millions de ses propres dépenses d'investissement et une coupe de 60 millions également au niveau des charges d'exploitation.

Entre janvier et fin mars, le conglomérat industriel a engrangé des commandes supérieures aux attentes de analystes. Les ordres ont crû organiquement de 3,2% sur un an à 993,8 millions de francs suisses, toutes les divisions du groupe ayant affiché une bonne résistance. Les ventes se sont quant à elles tassées de 2,2% en raison des fermetures temporaires de sites en Chine et en Inde.

Le groupe winterthourois avait dans la foulée abandonné ses objectifs annuels, maintenant cependant le versement d'un dividende de 4 francs suisses par action au titre de 2019.

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