Londres (awp/afp) - La compagnie aérienne à bas coût EasyJet a annoncé vendredi la nomination comme directeur général de Johan Lundgren, un ancien responsable du voyagiste TUI, à compter du 1er décembre.

M. Lundgren aura la lourde tâche de succéder à Carolyn McCall, l'une des femmes d'affaires les plus influentes du Royaume-Uni, dont le départ d'EasyJet pour le groupe de télévision ITV avait été annoncé à la mi-juillet.

Le nouveau patron aura notamment la charge de piloter la société britannique pendant les turbulences du Brexit. Mme McCall quittera ses fonctions le 30 novembre mais restera aux côtés de M. Lundgren jusqu'à la fin décembre pour assurer la transition, avant de quitter la compagnie.

EasyJet a expliqué dans un communiqué que M. Lundgren avait une expérience de plus de 30 ans du secteur du voyage, dont 12 chez le géant mondial du tourisme TUI Group dont il a été notamment directeur général adjoint. Il a quitté le groupe en 2015 quelque temps après sa restructuration.

"EasyJet réussit dans un marché de l'aviation très dynamique. Johan va hériter d'une équipe de direction solide, d'employés dédiés et de passagers fidèles au meilleur réseau européen", a énuméré le président d'EasyJet, John Barton. "Je suis convaincu qu'EasyJet va continuer de croître sous sa direction", a-t-il ajouté.

M. Lundgren, qui s'est dit "un usager passionné d'EasyJet depuis des années", s'est dit "enthousiaste de rejoindre une compagnie leader en Europe".

Sous la direction de Mme McCall qui avait pris les commandes en 2010, EasyJet a vu bondir de 50% son nombre de passagers transportés, à 74,5 millions en 2016, et de 58% son chiffre d'affaires à 4,7 milliards de livres (5,3 milliards d'euros), tandis que son bénéfice avant impôt triplait à 495 millions de livres (560 millions d'euros).

Mme McCall a mis l'accent sur la satisfaction des clients, avec par exemple la mise en place de numéros de sièges affectés aux passagers, tout en maintenant la sobriété d'une compagnie à bas coût.

Son successeur devra aider la compagnie, grande concurrente de l'irlandaise Ryanair, à traverser sans encombre la sortie britannique de l'Union européenne.

Depuis le vote pour le Brexit de juin 2016, la chute de la livre face à l'euro et au dollar pèse sur les profits d'EasyJet, dont une bonne part des coûts sont effectués dans ces deux devises (personnel et kérosène).

Pour l'exercice comptable 2016-2017 clos fin septembre, la compagnie au logo orange et blanc prévoit un bénéfice avant impôt compris entre 405 et 410 millions de livres, en baisse d'une année sur l'autre du fait notamment de la faiblesse des tarifs.

Comme ses concurrentes, la compagnie devra s'adapter à la nouvelle donne qui suivra la sortie britannique de l'UE le 29 mars 2019 - un changement qui pourrait entraîner la sortie du Royaume-Uni du ciel unique européen.

Basée à Luton dans le nord de Londres, EasyJet a annoncé en juillet qu'elle allait créer une nouvelle compagnie aérienne, EasyJet Europe, qui sera installée à Vienne et permettra à l'entreprise britannique de continuer à voler sans entrave dans l'Union européenne quelle que soit l'issue des négociations entre Londres et Bruxelles.

afp/rp