Vivendi, contrôlé à 29,5% par la famille Bolloré, s'adjuge 1,02% à 9,54 euros à la Bourse de Paris. Le géant des médias et de la communication a fait savoir ce mardi via un communiqué officiel qu'il entrait en négociations exclusives avec le groupe IMI, filiale de CMI détenue par l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, pour la cession de 100 % du capital d’Editis. Cette annonce intervient après l'examen des autres offres (celles du groupe italien Mondadori, du canadien Quebecor et du groupe de médias Reworld ) dans le cadre du dernier conseil de surveillance de Vivendi, le 8 mars.

Le montant de la transaction envisagée n'a pas été dévoilée mais il pourrait, selon plusieurs sources proches du dossier, être inférieur aux 900 millions d'euros déboursés par Vivendi lors de son rachat d'Editis à l'espagnol Grupo Planeta, en 2019.

Dans ses comptes du quatrième trimestre, le groupe propriété de Canal +, Havas ou encore Prisma Media, a mentionné une dépréciation d'écart d'acquisition de 300 millions d'euros sur Editis dont le chiffre d'affaires 2022 s'établit à 789 millions d'euros, en recul de 8,1 %.

Si les négociations venaient à aboutir avec Daniel Kretinsky, déjà bien installé dans le monde des médias (Marianne, Elle, Télé7jours...) , cette opération devra ensuite être acceptée par la Commission européenne et fera l'objet des procédures d'information-consultation des instances représentatives du personnel concernées.

En vue d'obtenir le feu vert de Bruxelles pour prendre le contrôle de Hachette, filiale de Lagardère, Vivendi s'était engagé à céder son propre pôle d'édition.

En novembre dernier, la Commission européenne avait ouvert une enquête approfondie sur le projet de rachat de Lagardère par Vivendi, estimant que l'opération était susceptible de réduire de manière significative la concurrence sur le marché du livre en raison d'un rapprochement entre Hachette et Editis.

Les autorités européennes de la concurrence ont jusqu'au 23 mai pour approuver ou rejeter la prise de contrôle de Lagardère par le groupe Vivendi.

Dans le contexte actuel, le projet de distribution des actions Editis aux actionnaires de Vivendi, et de leur cotation sur le marché Euronext Growth, est suspendu.