Paris (awp/afp) - La Banque de France a indiqué jeudi anticiper une légère croissance de 0,1% à 0,2% de l'activité économique française au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, soutenue par l'industrie manufacturière et les services sur fond de désinflation.

Après un quatrième trimestre 2023 marqué par une stagnation du produit intérieur brut (PIB), "il y a une conjoncture ralentie, mais nous allons échapper au scénario noir que certains redoutaient", a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au journal Ouest-France, excluant une récession, "sauf choc".

Entre janvier et mars, l'activité serait tirée par l'industrie manufacturière et les services marchands, tels l'information-communication, l'hébergement-restauration ou les services de transport, selon l'enquête mensuelle de conjoncture de l'institution monétaire française.

Restée relativement stable en janvier, l'activité progresserait dans l'industrie en février, a-t-elle précisé sur base des anticipations de 8.500 chefs d'entreprise ou établissements interrogés entre le 29 janvier et le 5 février.

Bien qu'à un rythme plus faible, les services poursuivraient quant à eux en février la progression observée le mois précédent, malgré les blocages des agriculteurs qui ont affecté les transports et la réparation automobile.

Dans le bâtiment, alors que le second oeuvre résiste grâce à la rénovation énergétique, le gros oeuvre, notamment la construction de maisons neuves, resterait à la peine. Il souffre des taux d'intérêt élevés décidés par la Banque centrale européenne (BCE) pour contrecarrer l'inflation, mais qui pèsent sur les investissements des ménages.

De mauvais augure pour l'activité dans les prochains mois, les entreprises se montrent pessimistes concernant les carnets de commande dans l'industrie et le bâtiment.

L'indicateur d'incertitude est reparti légèrement à la hausse en janvier. Les entreprises ont mentionné un manque de visibilité accru par les difficultés touchant les approvisionnements passant par la mer Rouge.

Sur le front de l'inflation en revanche, la Banque de France a signalé une poursuite de "la modération des prix de vente", en dépit des "traditionnelles révisions tarifaires de début d'année".

Dans l'industrie (15%), les services (21%) et le bâtiment (14%), la proportion d'entreprises ayant augmenté leurs prix de vente en janvier a retrouvé les niveaux observés ce mois-là avant la pandémie.

Les entreprises sont aussi de plus en plus nombreuses à baisser leurs prix dans l'industrie (10%) et le bâtiment (9%). Une proportion qui reste toutefois faible dans les services (5%).

afp/al