Paris (awp/afp) - L'activité des marchés européens a été limitée jeudi par l'absence des investisseurs américains, en congés pour Thanksgiving, mais les Bourses européennes ont terminé en progression après un début de semaine mitigé.

Les Bourses du Vieux Continent ont terminé dans l'ensemble en hausse de Paris (+0,48%), à Francfort (+0,25%), Londres (+0,33%). Seul Milan a perdu 0,04%.

Wall Street était fermée pour Thanksgiving et rouvrira vendredi seulement pour une demi-journée.

L'actualité américaine n'était toutefois pas absente, puisque le compte-rendu du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, publié mercredi après la clôture européenne, a montré que plusieurs membres avaient évoqué le scénario d'un resserrement monétaire, même s'il n'existe pas encore de consensus.

Le marché s'attend désormais à un relèvement des taux directeurs vers la fin du premier semestre 2022 alors qu'il y a encore deux mois, il visait plutôt le second semestre ou même 2023.

De son côté, la Banque centrale européenne reste embarrassée par la forte incertitude entourant l'inflation, selon le compte-rendu de sa dernière réunion publié jeudi.

Les membres du conseil des gouverneurs ont jugé en octobre qu'il était "important" de conserver "suffisamment d'options pour permettre de futures actions" de soutien à l'économie, "y compris au-delà de la réunion de décembre", ce qui ne plaide pas pour un resserrement rapide de la vis monétaire.

Par ailleurs, pour les investisseurs européens, le point d'interrogation concernait surtout les décisions que prendra l'Allemagne face à sa plus violente vague de contaminations de Covid-19.

Cette situation "a provoqué une secousse sur les marchés vendredi dernier, mais les investisseurs ont depuis retrouvé leur calme. Le risque de blocage et de restrictions n'est pas passé et continue de peser" évalue Craig Erlam, analyste de Oanda.

La croissance du produit intérieur brut au troisième trimestre dans la première économie européenne a été révisée en baisse à 1,7%, contre 1,8% selon la première estimation publiée fin octobre.

"Les chiffres de la croissance sont tirés par la consommation, mais on observe que l'épargne est revenue à son niveau pré-Covid", après une nette augmentation pendant le pire de la pandémie. "La demande risque de moins tirer le PIB dans les prochains mois", explique Delphine Di Pizio-Tiger, directrice générale d'Indosuez gestion.

Santé pour Rémy Cointreau

A Paris, le titre s'est envolé de 13,43% à 212 euros après que le groupe de spiritueux a relevé ses prévisions annuelles dans le sillage d'un doublement de son bénéfice net semestriel tandis que sa marge opérationnelle courante a atteint un "plus haut historique".

Dans son sillage, Pernod Ricard a gagné de 2,45% à 213 euros.

La nouvelle coalition allemande fait des heureux

Plusieurs valeurs ont profité des nouvelles orientations politiques annoncée par la coalition allemande constituée mercredi.

Cet élan s'est vu chez les valeurs énergétiques RWE (+6,81% à 34,96 euros), Siemens Energy (+3,07% à 24,51 euros) et Eon (+2,48% à 11,06 euros) qui ont formé le trio de tête du Dax à la clôture.

La palme est revenue à Synbiotic (+33% à 29 euros) qui a fait des étincelles alors que le prochain gouvernement allemand entend légaliser l'usage du cannabis, suggérant un boom du marché allemand des cannabinoïdes sur lequel l'entreprise exerce.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole faisaient du surplace jeudi dans une séance raccourcie pour Thanksgiving, les investisseurs attendant la réaction des producteurs à l'ouverture de certaines réserves stratégiques chez les consommateurs.

Vers 18h00, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'effritait de 0,01% à 82,24 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois perdait 0,32% à 78,14 dollars.

L'euro remontait de 0,12% face au billet vert à 1,1212 dollar.

Le bitcoin gagnait 3,05% à 59'070 dollars.

afp/jh