La Bourse de Paris devrait repartir à la baisse jeudi matin, les investisseurs apparaissant découragés par les propos peu engageants tenus la veille par le président de la Réserve fédérale.

Vers 8h15, le contrat à terme sur l'indice CAC 40 - échéance novembre - cède 54 points à 6224 points, annonçant une ouverture

Comme prévu, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a décidé hier soir à l'unanimité de relever de 75 points de base ses taux directeurs, une décision largement attendue par les investisseurs.

Ces derniers semblent toutefois avoir été pris de court par le ton assez offensif adopté par son président, Jerome Powell, lors de sa conférence de presse, position qui tranchait avec la posture plutôt accommodante qui ressortait du communiqué publié un peu plus tôt.

'Il a renforcé les attentes selon lesquelles le rythme des hausses de taux pourrait ralentir 'dès la prochaine réunion', mais a déclaré qu'il serait prématuré de faire une pause car il y a 'du chemin à parcourir' jusqu'à l'objectif d'inflation de 2%', pointe Wells Fargo.

'Powell a également noté que le taux d'intérêt terminal sera très probablement plus élevé que prévu précédemment, car des données solides et une inflation tenace augmentent la nécessité de nouvelles hausses de taux', poursuit la banque californienne.

Des propos jugés plus 'faucon' que prévu qui conduisent les intervenants de marché à anticiper un nouveau tour-de-vis monétaire de 75 points de base au mois de décembre, suivi d'un autre relèvement de 50 points de base, cette fois en février.

Parallèlement, les anticipations sur le taux terminal - c'est-à-dire le point d'arrivée de l'actuel cycle de resserrement monétaire de la Fed - ont été revues à la hausse pour désormais faire ressortir un taux principal de 5,1% à horizon mai 2023, contre 5% jusqu'ici.

La perspective d'une poursuite du durcissement de la politique de la Fed a lourdement pesé sur Wall Street hier soir, le Dow Jones ayant perdu plus de 1,5% tandis que le Nasdaq Composite lâchait près de 3,4%.

L'évolution des contrats à terme laisse présager un rebond des valeurs américaines ce jeudi à l'ouverture, mais celui s'annonce relativement timide.

Après la Fed hier, c'est la Banque d'Angleterre qui est attendue avec impatience aujourd'hui après les turbulences qui se sont emparée des marchés britanniques ces dernières semaines

En pleine phase de relèvement des taux et de resserrement quantitatif, la banque centrale avait dû lancer le mois dernier une nouvelle série d'achats d'actifs d'urgence afin d'apaiser la volatilité sur les taux.

La séance s'annonce par ailleurs riche en indicateurs économiques, dont les inscriptions aux allocations chômage, la productivité, la balance commerciale, les commandes à l'industrie et l'ISM des services qui figurent au programme du jour aux Etats-Unis.

En Europe, les investisseurs prendront connaissance des chiffres du chômage pour le mois de septembre dans la zone euro.

Quelques publications trimestrielles, comme celles de BNP Paribas, BMW, ING ou Solvay, continuent enfin d'animer la cote en cette fin de saison des résultats.

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