La bourse de Paris achève la séance du jour sur un recul de 1,66%, à 6.425 points, dans un contexte de repli généralisé des deux côtés de l'Atlantique (hormis Londres qui s'arroge 0,47% à la clôture).
En revanche le DAX cède 1,39%, suivi par l'E-Stoxx50 (-2,02%) tandis que S&P500 et Dow Jones cède environ 0,4% et que le Nasdaq fait du sur-place.

Outre-Atlantique, les investisseurs ont pris connaissance de la croissance de l'activité du secteur manufacturier au mois d'avril, selon les résultats de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) publiés ce lundi.
Il s'est établi à 55,4 le mois dernier, un plus bas depuis quasiment deux ans, contre 57,1 en mars, soit un repli de 1,7 point.

Et ce chiffre ressort bien inférieur au consensus qui le donnait à 57,6.

Il s'agit d'une surprise puisque les indices régionaux ne signalaient jusqu'ici aucun fléchissement du secteur industriel, malgré le récent renchérissement des coûts de production.

Le sous-indice lié à l'emploi a chuté à 50,9, contre 56,3 en mars, tandis que celui des nouvelles commandes s'est légèrement tassé à 53,5 contre 53,8 le mois précédent.

Seule consolation, la composante des prix acquittés a, elle, reculé à 84,6 contre 87,1 au mois de mars.

Un autre indice PMI manufacturier publié lundi, celui calculé par S&P Global, est ressorti en hausse à 59,2 en données définitives pour le mois écoulé, contre une estimation flash qui était de 59,7, après 58,8 en mars.

Les opérateurs ont enfin une réponse concernant le 'fait du jour' survenu vers 9H57 : le CAC40, le DAX, le Mibtel, l'AEX... ont été victimes d'un 'flash krach' parti des bourses nordiques.

Le CAC40 a plongé de -120Pts du CAC40 en quelques secondes peu après 10H alors que l'indice OMX de Stockholm s'effondrait jusqu'à -8% entre 9H 56 et 10H (il ne perdait plus que 1,4% à 15H)
Oslo a également décroché de -5% avant un rebond quasi vers -1,5%.
A Paris, Saint-Gobain, Legrand, ST-Micro ont plongé brièvement de -8,5 à -10%, de façon totalement injustifiée.

Cette mini-catastrophe serait officiellement liée à l'exécution d'un ordre erroné (probablement un zéro de trop sur une quantité à la vente de contrat à terme) : il s'agirait donc d'une erreur humaine... et ce sera une erreur à plusieurs milliards pour celui qui l'a commise, sauf si un accord est trouvé pour annuler toutes les transactions entre 9H55 et 10H15, ce qui semble impossible.

Ce trou d'air n'avait évidemment rien à voir avec les PMI manufacturiers d'avril publiés en zone Euro puisque les pays scandinaves n'en font pas partie.

Parmi les PMI publiés ce matin, celui de l'activité manufacturière française anticipée a agréablement surpris: il s'est redressé de 54,7 en mars à 55,7 malgré une chute de 22,6% des ventes de voitures neuves.
La croissance s'est notamment appuyée sur une accélération de la hausse du volume global des nouvelles commandes, les clients ayant anticipé leurs commandes afin de se prémunir contre de nouvelles augmentations de prix et pénuries.

Situation plus négative dans l'Eurozone : le PMI manufacturier se contracte de -1,2Pt vers 57,0 (à un plus-bas de 15 mois), mais c'est mieux que les 55,9 anticipés par le consensus.

Le PMI des ' services ' (secteur tertiaire) recule de 0,7 vers 54,8, mais cela reste supérieur aux 54,3 attendus.

Le PMI Composite de l'Eurozone se contracte de -1 point de 55,5 vers 54,5, mais c'est moins pire que redouté vu la chute de la consommation en France et en Allemagne et l'envolée de prix à la production dans l'industrie.

En Europe toujours, l'indicateur du climat économique (ESI) a baissé tant dans l'ensemble de l'UE (-1,7 point à 104,9) que dans la zone euro (-1,7 point à 105,0), selon l'enquête mensuelle de la Commission européenne.

Bruxelles ajoute que son indicateur des perspectives d'emploi (IEE) a également diminué le mois dernier par rapport au précédent, reculant ainsi d'un point à 111,7 dans l'UE et de 1,1 point à 112,4 dans la zone euro.

Mais les plus mauvais chiffres du jour proviennent de Chine où l'indice des directeurs d'achat (IDA) du secteur non-manufacturier de la Chine est ressorti à 41,9 en avril, contre 48,4 en mars, a annoncé samedi le Bureau d'Etat des statistiques.

Pour mémoire, un chiffre supérieur à 50 points indique une expansion, tandis qu'un chiffre inférieur à 50 reflète une contraction de l'activité.

Ces mauvaises nouvelles en provenance de la deuxième économie mondiale viennent s'ajouter aux indicateurs décevants publiés la semaine dernière aux États-Unis et confortent les craintes d'un ralentissement de l'économie.

'Le principal souci (et facteur de risque) pour les marchés d'actions reste les incertitudes qui entourent l'inflation, sachant que les récents confinements en Chine et l'escalade dans le conflit russo-ukrainien pourraient encore assombrir les perspectives', prévient Mike Gibbs, l'un des stratèges du gestionnaire d'actifs américain Raymond James.

Les investisseurs devraient donc rester nerveux alors que la Réserve fédérale réunit à partir de demain son comité de politique monétaire à Washington.

'Nous nous attendons à ce que la Fed relève ses taux de 50 points de base, conformément aux attentes du consensus et aux anticipation du marché, tout en ouvrant la voie à d'autres hausses de taux de 50 points de base d'ici à la fin de l'année', prédisent les équipes de Danske Bank.

Le rendement des T-Bonds US -malgré le niveau de stress qui règne sur les actions après une chute de -4,5% du Nasdaq-100 vendredi- continue de se tendre et de battre des record : +10Pts à 2,985%, le rendement du '30 ans' passe la barre des 3,05%.
En Europe, nouveau 'pire score' pour nos OAT avec +3Pts à 1,48% (après 1,50% ce midi) et +2Pts sur les Bunds à 0,958%... et +6Pts sur les BTP italiens à 2,84%.

Si le gros de la saison des résultats est désormais passé, de nombreux poids lourds de la cote doivent encore dévoiler leurs comptes trimestriels cette semaine.

Aux États-Unis sont attendues, entre autres, les performances d'AMD, Moderna, Pfizer et Uber tandis qu'en Europe tomberont les chiffres d'Airbus, BNP Paribas, bp, EDF, Shell ou encore Volkswagen dans les jours qui viennent.

Dans l'actualité des valeurs françaises, la société biopharmaceutique AB Science a publié vendredi soir une perte nette de 14,46 millions d'euros pour l'année écoulée, contre 15,04 millions au 31 décembre 2020, ainsi qu'une perte opérationnelle en réduction de 6,4% à 13,81 millions d'euros.

Airbus annonce la confirmation par la compagnie australienne Qantas d'une commande de 12 A350-1000, 20 A220 et 20 A321XLR, un accord s'ajoutant à une commande existante pour 109 appareils de la famille A320neo.

Enfin, Air Liquide a annoncé ce matin la signature d'une alliance stratégique avec Lotte Chemical en vue de déployer une chaîne d'approvisionnement dédiée à l'hydrogène en Corée du Sud. Les deux partenaires ont prévu de créer une co-entreprise, qui sera contrôlée à hauteur de 60% par le groupe français, en vue d'investir dans deux centres de conditionnement de l'hydrogène de grande taille basés à Daesan et Ulsa.

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