Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient en baisse mardi, sur la réserve à l'approche d'une réunion de la Banque centrale européenne alors que l'inflation pousse les banques centrales à resserrer leurs politiques.

Les places européennes reculaient à 11H30 GMT, de 0,84% à Paris, 1% à Francfort et 1,29% à Milan.

De son côté, Londres restait proche de l'équilibre, à -0,09%. La veille au soir, le Premier ministre Boris Johnson a survécu à un vote de défiance des députés de sa majorité, excédés par des scandales comme les fêtes à Downing Street pendant les confinements.

"La livre a peu réagi" à ce vote, indique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, "les marchés sont plus préoccupés par l'orientation de l'économie britannique et les tentatives de la Banque d'Angleterre pour les résoudre".

A Wall Street, la prudence restait de mise. Les contrats à terme des principaux indices américains perdaient entre 0,77% et 1,04% à 11H30 GMT, la baisse la plus importante étant attribuée au Nasdaq, à forte composante technologique.

"Une incertitude réelle demeure sur les gains possibles et pour savoir si l'inflation a atteint un pic. L'indice des prix à la consommation américain sera important sur ce point", estime Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Cet indicateur doit être publié vendredi, le même jour que les chiffres de l'inflation chinoise.

La flambée des prix inquiète particulièrement les marchés car, pour y faire face, les banques centrales prévoient de relever leurs taux directeurs, ce qui pourrait avoir un impact sur la croissance.

La Réserve américaine (Fed) a déjà commencé en mars et elle a été suivie mardi par la banque centrale australienne, qui les a relevé 50 points de base à 0,85%, un niveau plus élevé qu'attendu.

Jeudi ce sera au tour de la Banque centrale européenne (BCE) de se réunir. La BCE devrait préparer le terrain à la sortie de sa politique controversée de taux négatifs, un tournant historique qui va renchérir le crédit.

"En laissant ouverte la porte à des hausses de taux plus importantes, elle devrait donner des gages à la ligne dure au sein du Conseil et contenir les anticipations d'inflation", explique Franck Dixmier, responsable de la gestion des taux à AllianzGI, qui table sur une hausse de 25 points de base des taux directeurs.

La BCE devrait aussi décider l'arrêt de ses rachats nets de dette, qui ont jusqu'à présent permis de soutenir les marchés avec des liquidités abondantes.

La tech en difficulté

Les valeurs technologiques faisaient les frais de la prudence des investisseurs.

À Paris, le groupe de services numériques Atos perdait 2,56% vers 11H00 GMT et l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes faisait -2,41%.

À Francfort, c'est surtout le vendeur de vêtements en ligne Zalando (-5,11%) et les livreurs de repas Delivery Hero et HelloFresh (-3,12% et -2,63% respectivement) qui perdaient du terrain, tout comme le londonien Deliveroo, à -1,41%.

L'aérien perd de la vitesse

Le gouvernement suédois a annoncé mardi qu'il ne participerait pas à la nouvelle augmentation de capital de la compagnie aérienne SAS, bien que l'entreprise soit au bord de l'asphyxie financière. Déjà au plus bas, le titre cédait 12,21% à Stockholm vers 11H20 GMT.

À Londres, EasyJet fléchissait de 2,90% et Ryanair de 1,93% à Dublin. Air France KLM perdait de son côté 2,06% et Lufthansa 1,91%.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole restaient hésitants, face à une augmentation de l'offre disponible sur le marché qui reste insuffisante pour répondre à la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août cédait 0,57% à 118,88 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet perdait 0,46% à 117,98 dollars.

L'euro cédait 0,22% face au billet vert à 1,0672 dollar.

Le bitcoin perdait 6,25% à 29'476 dollars.

afp/jh