Paris (awp/afp) - Les bourses européennes ont fini à nouveau en hausse jeudi, rassurées par la Banque centrale européenne qui poursuit son soutien monétaire à l'économie mais Wall Street a chuté, craignant un projet de hausse d'impôts sur les gains de capitaux.

En cette période de publications de résultats d'entreprises, l'Europe a terminé en hausse, de Paris (+0,91%) à Francfort (+0,59%), en passant par Londres (+0,29%) et Milan (0,61%). A Zurich, le SMI a gagné 0,14%.

La Bourse de New York, quant à elle, a terminé en nette baisse, à l'idée que l'administration Biden puisse taxer davantage les profits des capitaux pour les plus riches, selon des informations de presse. Le Dow Jones et le Nasdaq, qui avaient démarré la séance en petite baisse, ont creusé leurs pertes et lâché tous les deux 0,94% tandis que le S&P 500 a perdu 0,92%.

Cette possibilité d'un relèvement de la taxation des gains financiers "s'est rappelée aux marchés et désormais, cette idée va rester dans l'air", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.Com.

Actualité principale du jour, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé ses mesures de soutien monétaire à l'économie, comme attendu, alors que le rebond espéré de l'activité tarde.

La présidente de la BCE Christine Lagarde a jugé jeudi "prématuré" de débattre d'une fin progressive du programme monétaire d'urgence (PEPP) contre la pandémie.

Pessimiste sur les perspectives économiques à court terme, Mme Lagarde mise néanmoins sur "un rebond ferme de l'activité" dans l'année grâce aux vaccinations.

En France, le Premier ministre a estimé jeudi que le pic de la troisième vague de l'épidémie, en termes de contaminations et d'hospitalisations, avait été atteint et il a annoncé que les "commerces, certaines activités culturelles et sportives et les terrasses" pourraient rouvrir "autour de la mi-mai" si la situation sanitaire le permet.

Autre rendez-vous majeur: le sommet virtuel mondial sur le climat organisé par le président américain, à l'occasion de la Journée de la Terre.

Joe Biden y a dévoilé un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes, quasiment doublé, de 50% à 52% d'ici 2030 par rapport à 2005. Les Etats-Unis vont par ailleurs doubler d'ici 2024 leur aide publique aux pays en développement pour faire face au changement climatique.

Le président chinois Xi Jinping a pour sa part réaffirmé l'objectif d'une neutralité carbone de la Chine d'ici 2060.

Au rayon des indicateurs économiques, les demandes d'allocations chômage ont continué de baisser la semaine passée aux États-Unis, atteignant un nouveau plus bas depuis le début de la crise.

Les prix des logements anciens aux États-Unis ont atteint en mars un plus haut historique, en raison du manque de biens disponibles sur le marché face à une forte demande.

American Airlines en repli ___

American Airlines (-4,47% à 20,07 dollars) a continué à perdre plusieurs millions de dollars par jour au premier trimestre, mais voit "des signes d'une reprise continue de la demande" dans le trafic aérien. A l'inverse, Ryanair (+3,66% à 15,85 euros), EasyJet (+4,69% à 1.012 pence) et Lufthansa (2,71% à 10,54 euros) ont gagné du terrain.

Du vert dans l'énergie ___

A Francfort, Eon (+1,71% à 10,11 euros), RWE (+4,51% à 34,04 euros) et Siemens Energy (+2,90% à 29,08 euros) ont pris de la valeur, dans le sillage du sommet sur le climat de Joe Biden.

A Paris, les producteurs d'énergie ont également progressé: Engie a gagné 1,77% à 12,30 euros, tandis que les spécialistes des énergies renouvelable ont bondi: Voltalia a pris 3,72% à 23,70 euros et Neoen 5,09% à 40,46 euros.

Hermès époustoufle ___

Les ventes du groupe de luxe Hermès (+2,05% à 1.047,50 euros) ont dépassé leur niveau d'avant la crise du Covid-19, comme celles de ses consoeurs LVMH (+1,18% à 632 euros) et Kering (-1,04% à 645,40 euros). Dans leur sillage, en Italie, Salvatore Ferragamo a pris 2,82% à 18,44 euros et aux Etats-Unis, Estée Lauder gagnait 1,25% à 313,74 dollars.

L'euro en baisse, le pétrole en hausse et le bitcoin stable ___

L'euro reculait face au dollar après la réunion de la BCE, qui a maintenu sa politique monétaire inchangée. Vers 19H00 GMT, la devise perdait 0,26% face au billet vert à 1,2004 dollar.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin repartait à la hausse (+0,12% à 65,40 dollars) à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin a grappillé 0,13% à 61,43 dollars.

A 22H30 GMT, le bitcoin chutait à 51.750 dollars contre 54.996 dollars à la clôture mercredi, ébranlé par la perspective d'un relèvement des taxes aux Etats-Unis sur les gains financiers pour les plus riches.

afp/rp