Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes s'enfonçaient dans le rouge mercredi à mi-séance, et Wall Street promettait de faire de même, avant les conclusions de la Banque centrale américaine, sur fond de montée des tensions liées à la distribution des vaccins.

Plutôt attentistes en première partie de journée, les Bourses européennes ont ensuite glissé en territoire négatif. Vers 12H25 GMT, la Bourse de Paris reculait de 1,27%, Francfort de 1,53%, Londres de 0,79% et Milan de 1,49%. A Zurich, le SMI cédait 0,74%.

L'Asie a fini sans grande conviction tandis que Wall Street se préparait à ouvrir en baisse. Les contrats à terme annonçaient un repli de 0,93% sur le Dow Jones, de 1,02% sur le S&P 500 et de 0,24% sur le Nasdaq dans l'anticipation de la publication de trois géants de la technologie - Facebook, Tesla et Apple - après la clôture.

La séance américaine pourrait être une fois de plus animée par un incroyable feuilleton autour des magasins de jeux vidéo Gamestop, dont l'action connaît des montagnes russes vertigineuses depuis plusieurs jours, sur fond d'affrontement inédit entre fonds spéculatifs et investisseurs particuliers.

"La crise sanitaire bride le potentiel des Bourses européennes dans la crainte de nouvelles restrictions", écrivent les experts d'Aurel BGC dans une note.

S'y ajoutent des inquiétudes quant aux capacités de production et de diffusion des vaccins à l'échelle planétaire.

"Ce climat boursier européen sans tonus fait suite à la dégradation des perspectives de croissance de la région par le FMI, après des retards sur le déploiement des vaccins dans de nombreux pays", analyse de son côté Pierre Veyret d'ActivTrades.

"Les retards dans les vaccins et la campagne d'immunisation au ralenti donnent des maux de tête aux investisseurs", abonde Mulan Cutkovic, analyste chez Axi.

Si le président Joe Biden prévoit une immunité collective des Américains d'ici l'été grâce à la vaccination, d'autres nations sont à la traîne faute de doses, ou ont à peine commencé faute de moyens.

"L'Europe a besoin de plus de vaccins et d'une vaccination plus rapide, car elle a imposé les mesures de restriction les plus strictes à ce jour", écrit Jeroen Blokland, gérant de portefeuille chez Robeco.

Illustration d'une tension qui monte, la confusion régnait mercredi sur la participation du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca, mis en cause en Europe pour des retards de production de son vaccin contre le Covid-19, à une réunion avec l'UE.

Les mesures de confinement renforcées, qui affaiblissent l'activité économique et toutes les autres interactions humaines, vont avoir un impact délétère sur la croissance.

"Le confinement partiel en Allemagne laisse de profondes traces dans le secteur privé", décrypte Andreas Lipkow chez Comdirect, analysant "la faiblesse inattendue" du baromètre GFK du moral des consommateurs allemands.

Point fort de la journée, la Fed devrait prolonger sa politique accommodante à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire qui s'achèvera ce mercredi par un communiqué de presse publié à 19H00 GMT.

"Les investisseurs seront attentifs au lexique utilisé" par son président Jerome Powell lors de la conférence de presse qui suivra, souligne David Madden, analyste pour CMC Markets.

LVMH fait marche arrière ___

Après avoir avancé de près de 2% dans la matinée, LVMH faisait marche arrière, cédant 1,10% à 502,50 euros en dépit d'un résultat opérationnel annuel supérieur aux attentes. Dans son sillage, Kering se repliait de 0,68% à 542 euros.

Repli des matières premières ___

Les groupes de matières premières pâtissaient à la fois du recul de la livre et d'une baisse des cours des métaux et autres matières cotées: BHP cédait 2,8% à 2.049,50 pence et Glencore 2,96% à 247,45 pence, toutes deux en queue du FTSE 100. A Paris, ArcelorMittal se repliait de 3,62% à 17,69 euros.

Delivery Hero poursuit son recul ___

A Francfort, Delivery Hero (-6,22% à 125,20 euros) poursuivait sa baisse des deux dernières séances.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 11H15 GMT (13H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 0,13% à Londres par rapport à la clôture de mardi, à 55,98 dollars.

Le baril américain de WTI pour le même mois était parfaitement stable à 52,61 dollars.

Le dollar américain se reprenait face à la monnaie unique européenne, de 0,40%, à 1,2111 dollar pour un euro.

afp/rp