Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris accentuait son déclin (-0,58%) lundi matin, pénalisée par la hausse des rendements obligataires et une situation sanitaire toujours préoccupante en Europe, entraînant de nouvelles restrictions en France et bientôt en Allemagne.

Vers 09H43 (08H43 GMT), l'indice vedette CAC 40 reculait de 34,50 points à 5.963,46 points. Vendredi, la cote Parisienne avait fini en net repli (-1,07%), échouant à préserver le niveau des 6.000 points.

"La menace d'une troisième vague épidémique en Europe alors que la campagne de vaccination est dans la confusion, la dégradation des relations entre Bruxelles et Londres ou encore l'incertitude sur l'évolution de la relation sino-américaine après une première rencontre très tendue (...) sont des motifs de prudence", souligne Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

A cela s'ajoutait lundi matin une forte chute du principal indice de la Bourse d'Istanbul - où les cotations ont été suspendues à deux reprises - dans le sillage du plongeon de la devise turque qui s'est dépréciée après le limogeage par le président Recep Tayyip Erdogan du chef de la Banque centrale Naci Agbal, un ancien ministre des Finances respecté.

"La décision du président turc de limoger à nouveau le gouverneur de la Banque centrale pourrait amener une certaine volatilité sur les marchés financiers", note Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

"Cette décision, notamment, permet (...) de faire baisser les taux ce matin" alors que "depuis plusieurs semaines, les investisseurs s'inquiètent de la forte progression (des rendements obligataires), sur fond de reprise économique aux Etats-Unis et de crainte inflationniste", ajoute-t-il.

Après être monté jeudi jusqu'à près de 1,75%, un nouveau plus haut en 14 mois, le taux américain à dix ans se détendait à 1,68% vers 09H30 (08H30 GMT). Les rendements obligataires européens baissaient aussi légèrement.

Sur le front sanitaire, alors qu'un tiers des Français sont soumis depuis samedi à de nouvelles restrictions, les autorités allemandes s'apprêtent ce lundi à donner à leur tour un nouveau tour de vis pour contrer la troisième vague de Covid, au risque de plonger un peu plus le pays dans le marasme et de nourrir la grogne.

Le ministre de la Défense britannique a en outre prévenu dimanche qu'il serait "contreproductif" de bloquer les exportations d'AstraZeneca comme en a menacé la veille la présidente de la Commission européenne si l'Union européenne ne recevait pas d'abord ses livraisons, qui sont nettement inférieures aux chiffres prévus initialement.

Après l'avoir suspendue en raison de doutes sur son innocuité, plusieurs pays ont recommencé en fin de semaine la vaccination avec le sérum du laboratoire suédo-britannique. Ce dernier a affirmé lundi que son vaccin était efficace à 79% contre le Covid-19 et n'augmente pas le risque de caillots, après l'essai clinique mené aux Etats-Unis.

En matière d'indicateurs, seules les reventes de logements (NAR) en février aux Etats-Unis sont au programme.

ADP pâtit de son exposition turque

Aéroports de Paris (ADP), exposé à la Turquie via une coentreprise avec Turkish Airlines, perdait 3,20% à 102,70 euros. Vinci reculait pour sa part de 2,34% à 86,62 euros.

Plastic Omnium dégradé

L'équipementier automobile était relégué en queue du SBF 120 (-3,75% à 31,84 euros) à la suite d'un changement de recommandation sur son titre de JPMorgan, à "neutre" contre "sur-performer" auparavant.

SUEZ pose ses conditions, Veolia refuse

Prix relevé et maintien d'une "taille critique": le groupe d'eau et de déchets montait de 1,33% à 18,35 euros après avoir posé dimanche ses conditions pour accepter une offre de rachat de son rival Veolia (-1,29% à 22,19 euros), qui a aussitôt rejeté la proposition.

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