Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en légère hausse de 0,28% mardi, se montrant attentiste face aux négociations en cours aux Etats-Unis entre républicains et démocrates quant à un nouveau plan de relance pour lutter contre les conséquences du Covid-19.

L'indice CAC 40 a avancé de 13,59 points pour terminer à 4.889,52 points. Lundi, il avait fini en nette hausse de 1,93% après une semaine difficile.

"Il n'y a pas eu réellement de catalyseur aujourd'hui", remarque Philippe Cohen, gérant chez Kiplink, si ce n'est la statistique américaine favorable des commandes à l'industrie, qui a permis aux marchés européens de monter légèrement et à Wall Street d'avancer un peu.

"Les marchés attendent de voir ce qui va se passer au Congrès américain, et si oui ou non le plan passera et aidera les chômeurs avec le fameux chèque de 600 dollars", estime Philippe Cohen.

"Annonce de la semaine"

"Cela va être l'annonce de la semaine", poursuit le spécialiste.

Républicains et démocrates américains poursuivaient mardi leurs discussions pour trouver un accord sur une nouvelle aide pour les millions d'Américains au chômage à cause du Covid-19, mais aussi pour les entreprises en difficulté et les collectivités locales.

Au coeur des désaccords entre les deux parties: cette allocation chômage de 600 dollars par semaine, versée par le gouvernement fédéral en plus de l'allocation traditionnelle distribuée par chacun des 50 États. Les républicains veulent en diminuer significativement le montant, au contraire des démocrates.

Lundi en fin de journée, le président Donald Trump a déclaré envisager d'agir sans attendre le Congrès, par décret, pour empêcher les expulsions de locataires et alléger les charges salariales.

Egalement aux Etats-Unis, les acteurs du marché ont surveillé les suites de "l'affaire Tiktok", du nom de la très populaire application de partage de vidéos, propriété du chinois ByteDance, accusée par Washington de pouvoir être employée par les services de renseignement de Pékin.

L'application devra fermer sur le territoire américain le 15 septembre à moins que Microsoft ne l'acquiert, a affirmé Donald Trump lundi, ajoutant que les caisses nationales "devront recevoir un pourcentage conséquent du prix" de la vente.

"C'est de l'intimidation pure et simple", a réagi mardi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Malgré cette montée des tensions, "le dossier Tiktok est sur les rails, il a une probabilité assez forte de conclusion", souligne Philippe Cohen. "Mais d'autres sujets vont revenir sur la table avec la Chine jusqu'en novembre" en raison de la proximité de l'élection présidentielle américaine, estime-t-il.

"Les acteurs du marché sont sur leurs gardes quant à la possibilité que Pékin ne rende la monnaie de sa pièce (à Washington) sous une forme ou une autre", affirme de son côté David Madden, analyste pour CMC Markets.

Parmi les valeurs du jour, Renault a connu la meilleure performance du CAC 40 avec une hausse de 6,79% à 22,42 euros, lui permettant de rebondir après un creux durant plusieurs séances consécutif à la publication de ses résultats fin juillet. Peugeot a pris pour sa part 3,41% à 14,41 euros.

Natixis a bondi de 7,85% à 2,24 euros après le relèvement de sa recommandation par plusieurs analystes.

La filiale cotée du groupe bancaire mutualiste BPCE a pourtant essuyé une perte nette au deuxième trimestre qui a lourdement pesé sur les résultats de sa maison-mère, et a poussé vers la sortie le directeur général François Riahi sur fond de "divergences stratégiques".

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