Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient en baisse jeudi, réagissant à un risque d'arrêt des livraisons de gaz russe pour les pays occidentaux, tandis que les prix du pétrole reculaient.

En Europe, Paris reculait de 0,98% comme Francfort, Londres de 0,46% et Milan de 0,52% vers 14H05 GMT. Les marchés européens se dirigent vers leur premier trimestre en baisse depuis l'arrivée du Covid-19, début 2020. A Zurich, le SMI cédait 0,40%.

La Bourse de New York a ouvert sur une note contrastée, reprenant son souffle après plus de deux semaines de gains quasiment ininterrompus. Le Dow Jones cédait 0,53%, le S&P 500 0,43% et le Nasdaq 0,62%.

En Asie, les Bourses chinoises et celle de Tokyo se sont repliées.

Le gaz naturel européen bondissait de 2,77% après l'annonce du président russe Vladimir Poutine de l'arrêt des livraison de gaz aux clients occidentaux qui refuseraient de payer en roubles. Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est "écrit dans les contrats", lui a répondu jeudi le chancelier allemand Olaf Scholz.

En revanche, les prix du pétrole reculaient, précipités par des informations selon lesquelles les États-Unis envisagent de puiser un million de barils par jour dans leurs réserves stratégiques.

L'annonce des pays producteurs de pétrole de l'Opep+ d'ouvrir modestement leurs vannes d'or noir permettait cependant de limiter un peu la chute.

Le baril de WTI pour livraison en mai perdait ainsi 3,20% à 104,37 dollars, après avoir perdu plus de 6%. Tandis que le Brent de la mer du Nord à même échéance se repliait de 4,35% à 108,52 dollars vers 14H00 GMT. Le mouvement entraînait certaines pétrolières comme TotalEnergies (-1,61%), BP (-1,23%) ou encore Exxon (-0,19%) et Chevron (-0,13%) aux Etats-Unis.

La hausse du prix des matières premières fait pression sur l'inflation dans les pays occidentaux. Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont progressé de 6,4% sur un an en mars, et de 0,6% sur un mois, selon l'indice PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed).

En France, l'inflation a atteint 4,5% sur un an en mars (5,1% sur l'indice harmonisé européen), au plus haut depuis 1985. En Italie, le bond est de 6,7%, au plus haut depuis 1991.

Mais la Banque centrale européenne assure toujours que l'inflation en zone euro devrait se stabiliser autour de 2% à moyen terme, selon son économiste en chef Philip Lane, qui donnait une conférence jeudi à Paris.

Les marchés continuent d'être suspendus aux déclarations concernant le conflit entre l'Ukraine et la Russie.

"Les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie avancent à la vitesse d'un escargot et il convient de prendre les progrès réalisés avec des pincettes", souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kouleba, pourraient se rencontrer "d'ici une ou deux semaines", a assuré jeudi leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi ne pas croire à la promesse faite la veille par Moscou de "réduire radicalement" son activité militaire en direction de Kiev .

H&M BRADÉ ___

Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes & Mauritz (H&M) a annoncé des résultats nettement inférieurs aux attentes pour son premier trimestre décalé (décembre-février), grevés par la crise mondiale de l'approvisionnement et la nouvelle vague hivernale de Covid-19. Il dévissait de près de 11% et entraînait d'autres noms du secteur comme Inditex (-3,65%), maison-mère de Zara à Madrid, et Next (-3,92%) à Londres.

Ryanair garde espoir ___

Le patron de Ryanair (+1,22% à Dublin), la première compagnie aérienne européenne, espère toujours une "très forte reprise" de son activité, un objectif toutefois "fragile" et à la merci d'une résurgence du Covid-19 ou d'une nouvelle détérioration de la situation géopolitique.

Du côté des devises ___

L'euro cédait du terrain (+0,58%) à 1,1093 euros le billet vert autour de 14H00 GMT.

Le bitcoin était stable 47.010 dollars.

afp/rp