Ce faisant, le deuxième trimestre marque un net contraste avec les trois précédents non seulement pour Munich Re mais pour l'ensemble du secteur européen de la réassurance.

Le président du directoire Nikolaus von Bomhard y voit la preuve des dangers à formuler des projections sur la base d'un seul trimestre.

Il a ajouté que le premier réassureur mondial avait eu également à souffrir d'un environnement de taux d'intérêt très bas, qui plombent ses placements.

Le bénéfice net, après minoritaires, est ressorti à 529 millions d'euros contre 808 millions un an plus tôt, alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 542 millions.

Malgré ce résultat inférieur aux attentes, le groupe allemand s'est dit bien parti pour atteindre son objectif d'un bénéfice net 2013 proche des trois milliards d'euros. Le consensus des analystes donne un résultat d'un peu plus de trois milliards d'euros.

Les demandes d'indemnisation liées aux inondations ont représenté un coût de 230 millions d'euros mais le trimestre s'est également caractérisé par de gros sinistres d'origine humaine.

Munich Re évaluait en juillet à trois milliards d'euros environ la charge d'indemnisation de l'assurance européenne liée aux inondations de mai et de juin, qui ont touché l'Allemagne et les pays limitrophes.

Munich Re qui couvre les assureurs en prélevant un pourcentage sur leurs primes, a dit que ses propres primes de renouvellement des contrats étaient restées stables en volume mais avaient diminué de 0,9% environ en valeur.

Il a également observé la présence de fortes pressions concurrentielles sur le segment des catastrophes naturelles.

"BAISSE MODÉRÉE"

Thorsten Wenzel, analyste de DZ Bank, minimise l'importance de la baisse des primes en valeur. "Compte tenu de la capacité élevée du marché de la réassurance, nous pensons que la baisse signalée en juillet est modérée", a-t-il dit.

Le renouvellement des contrats intervenu en juillet touche essentiellement l'activité aux Etats-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Amérique latine et représente 13% environ de l'activité de réassurance dommages de Munich Re.

Dans ce dernier segment, Munich Re estime à 1,1 milliard de dollars la charge d'indemnisation du secteur de l'assurance pour la catastrophe du Costa Concordia et à 100 millions sa propre charge au lieu de 80 millions précédemment anticipés.

Le président du directoire a par ailleurs déclaré que le réassureur s'exprimerait le 7 novembre, à l'occasion de la publication des résultats du troisième trimestre, sur l'opportunité de pratiquer un rachat de titres.

"Nous avons déjà dit que nous voyions des possibilités mais nous voulons savoir comment se comportera le marché des capitaux d'ici là", a-t-il expliqué.

L'action perdait 4,5% à 145,75 euros dans le courant de la matinée à Francfort, tandis que dans le même temps l'indice Dax ne cédait que 0,03%. Elle a gagné 8% environ depuis le début de l'année contre 12% pour le concurrent Swiss Re et 16% pour l'indice Stoxx Europe 600 de l'assurance.

Le titre se paie neuf fois le résultat estimé sur 12 mois, en ligne avec Swiss Re et comparé à un multiple de 8,2 pour Hannover Re, selon les données de StarMine.

Hannover Re publiera ses comptes trimestriels mercredi et Swiss Re le lendemain.

Wilfrid Exbrayat et Véronique Tison pour le service français

par Alexander Hübner