Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient dans des directions opposées mercredi, certains victimes de prises de bénéfices, et alors que la réaction des banques centrales face à l'inflation est au centre des préoccupations.

En Europe, Milan prenait 0,18%, Francfort (+0,09%) et Paris (+0,09%) étaient quasi stables. Londres lâchait 0,24% après la publication d'une inflation supérieure aux anticipations.

En Asie, Shanghai a réussi à progresser de 0,44%, tandis que Tokyo a perdu 0,40% et Hong Kong (-0,25%) a mis fin à une série de six séances de hausse, toutes deux sujettes à des prises de bénéfices.

Au Royaume-Uni, l'inflation a bondi de 4,2% en octobre sur an, se hissant à son plus haut niveau depuis novembre 2011 où elle avait atteint 4,8%.

La hausse des prix est plus rapide que prévu par la Banque d'Angleterre (BoE), qui s'attendait à la voir grimper à "un peu moins de 4%" en octobre. Selon ses projections, elle doit encore monter à 4,5% en novembre, se maintenir à ce niveau début 2022 avant de connaître un pic à 5% en avril.

Cette hausse de l'inflation "vient après des nouvelles positives publiées hier (mardi) sur le marché de l'emploi", alors que le chômage a poursuivi son repli à 4,3%, ce qui "rend encore plus probable une hausse des taux d'intérêts en décembre", a commenté Paul Dales, de Capital Economics.

La BoE s'est inquiétée à plusieurs reprises de l'évolution des prix, mais avait décidé lors de sa dernière réunion en novembre de ne pas resserrer sa politique de taux, à un plus bas historique, pour ménager la reprise économique.

Lundi encore, le gouverneur de la BoE Andrew Bailey, a reconnu que l'inflation le met "très mal à l'aise", "ce n'est clairement pas ce que nous voulons".

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines restaient cependant stables.

Aux Etats-Unis, la hausse supérieure aux attentes des ventes de détail en octobre, qui a profité à Wall Street mardi, renforce également les appels à une intervention de la Banque centrale américaine, la Fed, afin d'éviter une surchauffe de l'économie.

Point positif, la hausse des prix n'a pas freiné la consommation mais les chiffres sont gonflés par l'inflation qui reste très forte dans le pays.

Le président de l'antenne de Saint Louis de la Fed, James Bullard, a estimé publiquement mardi que l'institution devrait se montrer plus "faucon" lors de ses prochaines réunions, c'est-à-dire durcir sa politique monétaire, "afin que nous gérions le risque d'inflation de façon adaptée".

Par ailleurs, le président américain Joe Biden annoncera d'ici la fin de la semaine s'il reconduit ou non Jerome Powell au poste de président de la Fed.

Glencore cède une mine

Le géant suisse du négoce des matières premières Glencore va vendre un mine d'or et de cuivre en Australie, à son partenaire australien Evolution Mining, pour 645 millions d'euros. A Londres, son titre prenait 1,58% à 370 pence.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole reculaient mercredi, les investisseurs attendant de voir si le président Joe Biden tient compte des appels à puiser dans les réserves stratégiques des États-Unis pour répondre à la demande croissante et faire baisser les prix.

Vers 09H10 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cédait 0,53% à 81,99 dollars à Londres par rapport à la clôture de mardi. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre lâchait 0,40% à 80,44 dollars.

Après avoir enfoncé un plus bas depuis juillet 2020 face au billet vert, à 1.1264 dollar dans la nuit, l'euro était quasi stable (-0,05% à 1,1314 dollar).

La livre sterling gagnait 0,14% à 1,3448 dollar, après la publication de l'inflation britannique qui "met la pression sur la BoE", selon Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le bitcoin repassait sous la barre des 60.000 dollars pour la première fois depuis le début du mois (-1,73% à 59.430 dollars).

afp/lk