Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent mercredi, et les seuls secteurs à contre-courant sont ceux privilégiés par les investisseurs en cas de prises de position défensives, signe d'un regain de prudence sur les marchés.

Après une ouverture proche de l'équilibre, les marchés européens ont décroché: vers 12H30 GMT, Paris reculait de 1,38%, Milan de 1,20%, Francfort 0,92%. Le jour de son 40e anniversaire, l'indice FTSE 100 de Londres cédait 0,8%.

Seul l'indice suisse, connu pour ses entreprises de secteurs défensifs aux yeux des investisseurs, progressait de 0,52%.

En Asie, la Bourse de Hong Kong a perdu 0,85%, amenant sa perte à 2,35% sur les deux premières séances de l'année.

A Wall Street, après une nette séance dans le rouge mardi, le Nasdaq devrait encore ouvrir en baisse, selon les contrats à terme, en baisse de 0,40%. Dow Jones et S&P 500 sont aussi attendus en recul, mais un peu plus légèrement.

"L'incertitude prévaut sur les actions européennes après une première séance de l'année qui a donné une image peu claire de l'appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués", une attitude qui "s'étend" mercredi, estime Pierre Veyret, analyste d'Activ Trade.

"La pause dans la hausse des marchés, observée depuis la deuxième partie du mois de décembre, se poursuivra probablement jusqu'à ce que les investisseurs voient de nouveaux catalyseurs avec des développements macroéconomiques positifs", selon lui.

La séance sera marquée par le début des statistiques sur l'emploi aux Etats-Unis avec des données sur les emplois vacants à 15H00 GMT. Le point d'orgue de la semaine reste vendredi avec le rapport de décembre sur l'emploi américain.

Mercredi est aussi attendu le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine.

Parmi les autres raisons de la pression sur les indices, "le scepticisme croissant quant à la possibilité d'une baisse des taux" des banques centrales "à court terme a été un facteur important", relèvent les analystes de la Deutsche Bank.

Ce changement d'anticipation a entraîné une remontée des taux d'intérêt sur le marché obligataire depuis plusieurs séances. L'emprunt à 10 ans américain s'établissait mercredi à 3,97% en hausse par rapport à mardi (3,93%).

Valeurs refuges

Les entreprises profitant de cette tendance sont les entreprises perçues comme défensives par les investisseurs, dont l'activité dépend moins du cycle économique.

C'est le cas dans la santé, avec Novartis (+3,44%), GSK (+1,34%), Sanofi (+0,67%), l'agroalimentaire avec Nestlé (+2,57%), Unilever (+1,63%), Danone (+1,59%), Ahold Delhaize (+1,75%), ou encore les télécommunications avec Deutsche Telecom (+1,46%), Orange (+1,11%) ou Telefonica (+1,01%).

Atos en dents de scie

Le groupe informatique Atos, lourdement endetté, a annoncé mercredi être en discussions préliminaires avec Airbus pour la cession de sa branche spécialisée en big data et cybersécurité. L'offre d'Airbus va aller jusqu'à 1,8 milliard d'euros de valeur d'entreprise, selon Atos.

Après avoir bondi de plus de 11% dans les premiers échanges, le groupe chute de 4,75% vers 12H15 GMT.

D'autres entreprises ayant des problèmes de trésorerie sont en forte baisse, comme Alstom (-8,13%) ou encore Worldline (-3,96%).

Hausse des tarifs des transporteurs maritimes

Le transporteur maritime français CMA CGM, non coté, a annoncé le quasi doublement de ses taux de fret à partir du 15 janvier pour les échanges entre l'Asie et la Méditerranée face à la menace des attaques Houthis contre des navires marchands en Mer Rouge.

Son concurrent Danois Maersk bondissait de 4,45% et l'Allemand Hapag-Lloyd de 3,30%.

Le pétrole recule

Les prix du pétrole montent mercredi avec des inquiétudes persistantes sur les tensions en mer Rouge.

Le baril de Brent valait 76,11 dollars (+0,29%) et celui de WTI américain 70,44 dollars (+0,08%) vers 12H05 GMT.

L'euro cédait 0,20% à 1,0920.

Le bitcoin chutait de 5% à 42'870 dollars, effaçant une bonne partie de ses gains de la semaine.

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