Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo était en forte hausse vendredi en matinée, dans la foulée de l'optimisme qui a régné la veille à Wall Street, et était désormais à portée de ses records absolus datant de fin décembre 1989.

L'indice vedette Nikkei grimpait de 1,28% à 38.645,77 points vers 01H30 GMT, avec en ligne de mire son plus haut historique de 38.957,44 points (en séance) et de 38.915,87 points (en clôture), deux records datant du 29 décembre 1989, juste avant l'éclatement de la bulle spéculative japonaise.

L'indice élargi Topix prenait lui 1,35% à 2.626,73 points.

Des indicateurs américains mitigés jeudi ont accrédité la thèse d'un atterrissage en douceur de l'activité économique aux Etats-Unis, un scénario qui plaît aux marchés car conforme aux intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le Nikkei a bondi de 28% en 2023, sa meilleure performance annuelle en dix ans, et a commencé cette année sur les mêmes bases, ayant bondi de plus de 15% depuis début janvier.

L'économie japonaise reste fragile: à cause d'une consommation intérieure en berne, le pays est entré en légère récession en fin d'année dernière et il a été rétrogradé au quatrième rang économique mondial, derrière l'Allemagne.

Mais les bourgeons d'un cercle vertueux entre l'inflation et les salaires commencent à poindre au Japon, ce qui améliore ses perspectives de croissance.

La grande faiblesse persistante du yen dope également les résultats des grandes entreprises japonaises, très orientées à l'export.

Et cette tendance de change rend les actions nippones "relativement bon marché" pour les investisseurs étrangers, rappelle le stratégiste de SBI Securities Ichiro Asai, interrogé par l'AFP.

Par ailleurs, les sociétés japonaises cajolent davantage leurs actionnaires que par le passé, à coups de dividendes plus élevés, de rachat d'actions plus fréquents et d'une diminution de leurs participations croisées.

Contrairement à la fin des années 1980, la Bourse de Tokyo n'est pas dans une situation de bulle spéculative, estime encore M. Asai, car les actions ne semblent pas surévaluées par rapport aux bénéfices que dégagent les entreprises.

Renesas reste plombé par son rachat d'Altium

L'action du fabricant de semi-conducteurs pour l'industrie automobile Renesas continuait de reculer (-1,73%), après avoir déjà perdu 2,5% la veille.

Le groupe a annoncé jeudi qu'il allait acquérir la firme australienne Altium, spécialisée dans des logiciels de conception de circuits imprimés, pour près de 6 milliards de dollars américains, soit une prime par action de 33,6% par rapport au cours de cette société mercredi soir à la Bourse de Sydney.

Soucieux de diversifier davantage ses marchés, Renesas se montre particulièrement dépensier depuis quelques années en matière d'acquisitions. En 2021, il avait notamment racheté son concurrent germano-britannique Dialog pour 4,9 milliards d'euros.

Le yen repart à la baisse

Le yen reculait de nouveau par rapport au dollar, qui valait 150,17 yens vers 01H20 GMT contre 149,93 yens jeudi à 21H00 GMT.

L'euro montait à 161,63 yens contre 161,51 yens la veille, et se négociait pour 1,0764 dollar contre 1,0772 dollar jeudi.

Le marché du pétrole était légèrement en baisse: vers 01H10 GMT le baril de WTI américain cédait 0,03% à 78,01 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 0,17% à 82,72 dollars.

etb-kh/lpa