New York (awp/afp) - Wall Street a ouvert en hausse, vendredi, plutôt satisfaite du rapport sur l'emploi américain, qui témoigne d'une économie encore vigoureuse mais d'une inflation toujours en phase de décélération.

Vers 14H55 GMT, le Dow Jones gagnait 0,31%, l'indice Nasdaq prenait 0,63% et l'indice élargi S&P 500 s'appréciait de 0,42%.

Le S&P 500 se dirigeait vers un nouveau record en clôture, le second d'affilée, de même que le Nasdaq.

Le marché a réagi en deux temps aux chiffres publiés vendredi par le ministère du Travail.

Il a d'abord hoqueté à la vue des 275.000 créations d'emplois en février, soit sensiblement plus que les 200.000 attendues par les économistes.

Les contrats à terme sur les indices sont brièvement tombés dans le rouge et les taux obligataires se sont tendus.

Mais après quelques minutes, la tendance s'est inversée.

"Il y a plus de bonnes nouvelles que de mauvaises", a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, au sujet du rapport, le chiffre de février étant relativisé par la révision de celui de janvier en baisse de 124.000 postes.

Par ailleurs, les investisseurs ont salué la hausse modérée (+0,1% sur un mois) du salaire moyen, inférieure aux projections (+0,3%).

"La Fed (banque centrale américaine) va bien accueillir ces créations d'emplois, car elles s'accompagnent d'une modération (de la hausse) des salaires", a réagi Rubeela Farroqi, de High Frequency Economics, dans une note.

"Je ne pense pas que cela change les attentes en matière de baisses de taux, avec une première réduction en juin ou juillet", a estimé Art Hogan.

"Mais le marché est à l'aise à l'idée de voir seulement deux ou trois baisses (cette année) car l'économie reste résiliente plutôt que d'en avoir six ou sept" qui seraient rendues nécessaires par une conjoncture très dégradée, a fait valoir l'analyste.

Pour Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Managanement Group, le petit sursaut du taux de chômage, à 3,9% contre 3,7% précédemment, renforce le scénario d'un premier coup de rabot de la Fed en juin.

Illustration de la sérénité de la place new-yorkaise, les taux obligataires revenaient aux niveaux de la veille en clôture. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans était ainsi inchangé, à 4,08%.

A la cote, Nvidia poursuivait son irrésistible ascension (+3,00%). Le titre du concepteur de puces très prisées du secteur de l'intelligence artificielle (IA) générative a quasiment doublé de valeur depuis le début de l'année (+92%).

Il a désormais dans son viseur Apple, qui n'est plus qu'à environ 200 milliards de dollars de capitalisation de plus que le groupe de Santa Clara (Californie).

Mais les investisseurs ne se limitaient pas à l'évidence et jetaient leur dévolu sur des titres délaissés jusqu'ici, tels les biotech Gilead (+1,06%) et Biogen (+3,91%), l'équipementier sportif Lululemon (+1,11%), le conglomérat industriel 3M (+1,84%) ou la banque Goldman Sachs (+1,66%).

Ailleurs, à la cote, le laboratoire Eli Lilly (-2,33%) souffrait du report, par l'agence américaine du médicament (FDA), de sa décision sur le traitement Donanemab, contre la maladie d'Alzheimer.

Les prévisions, jugées modérées, du spécialiste des semi-conducteurs Broadcom détournaient les investisseurs du titre (-2,92%).

La chaîne de demi-gros Costco (-4,74%) payait un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, même si les ventes ont progressé, en particulier hors des Etats-Unis et en ligne.

L'enseigne de prêt-à-porter Gap bondissait (+4,06%) après la publication de résultats supérieurs aux attentes. Les ventes ont augmenté, y compris au sein de la chaîne d'habillement à bas coûts Old Navy, qui n'avait plus connu de croissance depuis 15 mois.

La start-up automobile Rivian continuait à profiter de la présentation, jeudi, de deux nouveaux véhicules électriques, baptisés R2 et R3, le premier étant annoncé pour 2026 à un prix sensiblement moins élevé que le modèle R1 actuellement disponible.

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