Zurich (awp) - La Bourse suisse s'essayait péniblement mardi à l'exercice du rebond technique, au lendemain d'une vague de panique qui a prélevé plus de 3% de la valorisation de ses principaux indices. La frénésie autour de la propagation du coronavirus en provenance de Chine avait fait plonger en entame de semaine la plupart des places financières de la planète.

La tentative de rétablissement est une tradition récurrente, au lendemain d'une "purge des marchés", rappelle dans un commentaire John Plassard. L'analyste pour Mirabaud Securities souligne toutefois que la situation reste "explosive", en raison du tassement de la demande mondiale imputable à l'épidémie, simultanément à l'interruption de la production de l'usine planétaire que représente l'Empire du Milieu.

La tendance à la détente était en Suisse perturbée par une déferlante de résultats d'entreprises de taille moyenne, ainsi que et surtout par un avertissement lancé aux Etats-Unis sur un nouveau traitement ophtalmique de Novartis, lanterne rouge incontestée des premiers échanges.

A 09h09, le Swiss Market Index (SMI) grappillait néanmoins 0,05% à 10'716,63 points. Moins dépendants des poids lourds, le Swiss Leader Index (SLI) prenait 0,30% à 1638,61 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,23% à 12'956,00 points. Sur les trente plus lourdes valorisations, seules trois - mais non des moindres - cédaient du terrain.

Novartis abandonnait ainsi 2,8% à 89,32 francs suisses, après que la Société américaine des spécialistes de la rétine a émis des doutes sur la sécurité de son nouveau traitement contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge Beovu, promis jusqu'ici au statut de moteur de ventes. Le laboratoire rhénan a par ailleurs reçu le soutien de DNDi pour le développement d'un traitement contre la leishmaniose viscérale, qu'il s'engage en retour à rendre accessible dans les pays souvent pauvres ou sévit cette maladie parasitaire.

Swiss Life (-0,3%) et UBS (-0,1%) constituaient les deux autres malheureuses exceptions du moment, sans indication particulière.

Roche (+0,9%) a obtenu l'entrée en matière de la FDA pour une formulation sous-cutanée d'un traitement combiné contre une forme de cancer du sein, qui doit permettre de réduire drastiquement le temps d'administration. Le troisième et principal poids lourd Nestlé s'adjugeait 0,4%.

SGS (+1,7%) emmenait une échappée composée également de Partners Group et Kühne+Nagel (+1,6% chacun), poursuivie par un groupetto composé de Temenos (+1,3%), Sika (+1,2%) ainsi que Julius Bär (+1,1%).

L'exercice de la présentation des résultats annuels se concentrait sur le marché élargi. Le géant immobilier PSP Swiss Property s'adjugeait 2,2% porté notamment par une réduction du taux de vacance et une généreuse rémunération de ses actionnaires.

Les détenteurs de capitaux ne tenaient visiblement pas rigueur à la société de construction Implenia (+3,3%) pour n'avoir pas comblé les attentes élevées des analystes.

L'amputation de près de moitié du bénéfice net d'Arbonia (+1,8%) n'empêchait pas l'équipementier du bâtiment de profiter de l'embellie générale.

Le géant des emballages en carton SIG Combibloc (+1,4%) profitait une performance 2019 honorable.

La Banque cantonale de Genève grignotait 0,5%, après avoir comblé les attentes pour 2019 et relevé son ratio de distribution.

L'équipementier du bâtiment Meier Tobler (+0,1%) a comme prévu essuyé une contraction de ses recettes en 2019, mais la direction est parvenue à renouer avec la rentabilité. Un nouveau directeur général a été désigné pour l'automne.

CPH Chemie+Papier (-0,8%) par contre faisait les frais de la contraction de ses recettes l'an dernier et de perspectives moroses pour l'exercice en cours.

La rentabilité du fabricant de boîtiers et composants Elma Electronics (inchangé) a pâti d'investissements élevés en 2019 et renonce à dresser une feuille de route pour 2020. Un nouveau patron viendra remplacer celui sur le départ au printemps.

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