Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la séance de jeudi en nette hausse. Impassible dans un premier temps face au nouveau relèvement du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) qui a atteint son plus haut niveau depuis 1999, le SMI des valeurs vedettes a ensuite pris l'ascenseur, repassant la marque symbolique des 11'100 points et terminant juste en dessous de ce niveau.

L'établissement francfortois a choisi de maintenir le cap, quatorze mois après avoir lancé le cycle de relèvement des taux le plus rapide et ample de son histoire, de 4,50 points de pourcentage à ce jour. Une décision que la BCE justifie en affirmant que "si l'inflation continue de ralentir, elle devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période".

En conférence de presse, sa présidente Christine Lagarde, a déclaré "ne pas pouvoir dire que le pic a été atteint". Tout en estimant que les taux ont atteint des niveaux qui apporteront "une contribution substantielle" à la baisse souhaitée de l'inflation, la prochaine décision de l'institution en matière de taux dépendra "des données" économiques, a-t-elle ajouté.

Cette dixième hausse de taux d'affilée a été décidée à "une solide majorité" du Conseil des gouverneurs, même si certains membres auraient "préféré une pause", a reconnu la banquière centrale.

L'institut d'émission a dans la foulée relevé ses prévisions d'inflation pour les années 2023 et 2024, en raison de l'impact des prix de l'énergie.

"La crainte de ne pas maîtriser totalement l'inflation et le risque de s'arrêter trop tôt ont dû être une préoccupation plus importante que le risque croissant de récession dans la zone euro", a résumé Carsten Brzeski, de la banque ING.

Contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait commencer à réduire ses taux au printemps 2024, "la BCE fera probablement largement du sur place l'année prochaine", estime Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation a diminué de 0,2% en août par rapport au mois précédent.

Le Swiss Market Index (SMI) s'est offert 1,11% à 11'098,32 points, proche de son plus haut du jour, avec un plus bas à 10'975,05 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a pris 1,01% à 1746,93 points, et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,93% à 14'566,34 points. Sur les 30 principales cotations, XX ont pris de l'embonpoint et YY ont lâché du lest.

Kühne+Nagel (+2,7%) a fini en tête, avec une avance confortable devant Richemont (+1,7%) et Novartis (+1,6%).

Une fois autonomisée, la filiale du mastodonte bâlois dédiée aux biosimilaires Sandoz fera partie des indices SLI et SMIM à la Bourse suisse, a fait savoir SIX Swiss Exchange mercredi soir. Les autres poids lourds Roche (+1,2%) et Nestlé (+0,6%) ont également fini en territoire positif.

Longtemps dans le camp des perdants, VAT Group (+0,2%) a redressé la barre dans la dernière ligne droite. Kepler Cheuvreux a raboté sa recommandation à "hold", après "buy", tout en relevant son objectif de cours à 350 (330) francs suisses.

La lanterne rouge est échue à Adecco (-0,5%) sans nouvelle particulière, derrière la porteur Swatch (-0,4%), la nominative Logitech et le bon Lindt&Sprüngli (-0,3% chacun).

Barclays a légèrement abaissé son objectif de cours pour l'horloger biennois en raison des ventes décevantes en Chine.

Un des fondateurs du fabricant valdo-californien de périphériques informatiques, Daniel Borel, a déploré dans les colonnes du Temps la réélection de la présidente Wendy Becker, signe selon lui de l'apathie de l'actionnariat face à la mauvaise performance du groupe au cours des derniers 18 mois.

Sur le marché élargi, Autoneum (-3,3%) a détaillé son projet d'augmentation de capital, destiné à se refinancer suite à l'acquisition des activités automobile de son concurrent allemand en faillite Borgers. L'opération doit rapporter quelque 100 millions de francs suisses.

Aevis Victoria (-1,3%) a subi une perte nette semestrielle de 10,2 millions de francs suisses, à comparer à un bénéfice de 47,2 millions lors des six premiers mois de 2022.

Le conseil d'administration de Von Roll (+0,2%), en voie d'acquisition par le chimiste allemand Altana via sa filiale Elantas, a démissionné de ses fonctions mercredi lors l'assemblée générale. Le titre va aussi être décoté de la Bourse suisse.

Le développeur de logiciels bancaires Crealogix (+1,9%) a dégagé à fin juin un résultat annuel net à l'équilibre après une perte de 16,9 millions de francs suisses il y a un an.

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