Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore perdu du terrain jeudi. L'indice phare SMI, après s'être maintenu plus ou moins à flots dans la matinée, avec même quelques incursions dans le vert, a par la suite pris le chemin de la cave, repassant sous les 11'300 points et clôturant à son plus bas du jour.

A New York, Wall Street abandonnait un peu de terrain en matinée, poursuivant sur la lancée négative de la veille.

"Le début d'année a été solide pour les marchés actions, mais cet optimisme semble s'évaporer à mesure que les décideurs politiques se sont relayés à Davos pour refouler les anticipations de marchés concernant les hausses de taux d'intérêt" des banques centrales, a commenté Craig Erlam, analyste pour Oanda.

Et peut-être que ces avertissements servent, selon lui, "d'excuse pour empocher des bénéfices" vu les records de performances enregistrées ce mois-ci.

Les banquiers centraux ont répété depuis deux jours leur détermination à rester vigilants face à l'inflation, que ce soit James Bullard pour la Réserve fédérale américaine (Fed) ou Klaas Knot, un des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

En Suisse, les prix à la production et à l'importation ont augmenté en fin d'année par rapport à décembre 2021, poussés vers le haut par les produits pétroliers. En glissement annuel, soit pour l'ensemble de 2022, l'indice affiche une progression de 5,6%.

Le SMI a terminé en recul de 0,95% à 11'258,97 points, son plus bas du jour et après un plus haut à 11'372,58. Le SLI a cédé 1,38% à 1742,14 points et le SPI 0,99% à 14'447,50 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul Holcim (+0,1%) a terminé dans le vert, et Swisscom à l'équilibre.

Nestlé (-0,1%) a fléchi sur la dernière ligne droite. Berenberg a relevé l'objectif de cours et confirmé "buy". Dans l'ensemble, le groupe alimentaire est prêt à affronter une nouvelle année de turbulences, selon l'analyste qui estime que le portefeuille est bien positionné pour couvrir les coûts par la fixation des prix, et que les baisses de volume devraient être plus modestes que chez les concurrents.

Roche (-0,5%) a également fini dans le rouge. Le géant pharma bâlois a assuré qu'une combinaison de ses moteurs de vente montant Tecentriq (atézolizumab) et vieillissant Avastin (bévacizumab) a pour la première fois démontré en étude de phase III Imbrave050 une réduction du risque de récidive de certains types de cancer du foie à un stade précoce chez des patients après un opération chirurgicale.

Novartis (-0,3%) a limité la casse, après un relèvement de l'objectif de cours par Oddo, qui a confirmé "neutral". L'analyste attend de nombreuses mises à jour du pipelines de produits.

Lanterne rouge, Credit Suisse (-6,5% à 2,982 francs suisses) est repassée sous la barre des 3 francs suisses. Partners Group (-4,8%) et AMS Osram (-4,7%) complètent le trio des principaux perdants.

UBS (-2,5%) et Julius Bär (-1,6%) ont également sous-performé le marché.

Exane BNP Paribas a rétrogradé l'action Kühne+Nagel (-4,3%) à "neutral", après "outperform", et raboté son objectif de cours. Les volumes étant connus, l'analyste prévoit un net recul du résultat brut au 4e trimestre.

Au lendemain des chiffres trimestriels de Richemont (-2,1%), plusieurs analystes ont revu leur copie. Tous ont relevé l'objectif de cours avec des recommandations entre "neutral" et "buy". Le concurrent Swatch (-2,6%) dont on attend prochainement les résultats annuels, a fait encore moins bien.

Geberit (-1,4%) a fait face à une année 2022 difficile, marquée par un déstockage massif chez ses clients, des effets de changes négatifs et une envolée du prix des matières premières. Malgré un contexte qui restera délicat, la société basée à Jona a confirmé ses objectifs à moyen terme.

Sur le marché élargi, Addex Therapeutics (-7,9%) a indiqué disposer de suffisamment de liquidités pour assurer son financement jusqu'au troisième trimestre de l'année en cours.

Zur Rose (-2,2%) a vu son chiffre d'affaires reculer un peu plus que prévu en 2022, en raison de la baisse des ventes en Allemagne.

Galenica (-0,1%) a franchi l'an dernier pour la première fois de son histoire la barre des 4 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires, à la faveur d'une croissance de 4,7%.

Belimo (+2,5%) a vu ses ventes bondir l'an dernier de 10,7% au regard de 2021 à 846,9 millions de francs suisses.

Aluflexpack (+3,4%) a relevé ses perspectives de résultats pour 2022, à la faveur d'une "dynamique de marché meilleure que prévu".

rp/buc