Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note légèrement négative, alors que planent des incertitudes liées à l'éclatement de la guerre entre le Hamas et Israël. Après avoir plongé en phase d'ouverture, le SMI s'est redressé et a même passé la fin de matinée et le début d'après-midi dans le vert, avant de reperdre modérément du terrain puis d'osciller autour de l'équilibre et finir en léger repli, soutenu par ses poids lourds Nestlé et Roche.

A New York, Wall Street reculait modérément en matinée, sur la réserve après l'offensive surprise du Hamas en Israël, qui fait craindre une flambée des prix de l'énergie, à l'orée d'une semaine qui verra une première volée de résultats de sociétés.

"La séance de vendredi s'était terminée sur un sentiment de soulagement, après avoir vu le marché rebondir" malgré un chiffre de créations d'emplois aux Etats-Unis beaucoup plus élevé qu'attendu. "Mais l'humeur est passée à l'appréhension" après l'offensive du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël, a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"La guerre n'est jamais quelque chose de positif" pour les investisseurs, a estimé Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. "Cela crée beaucoup d'incertitude, et le marché n'aime pas ça."

Pour l'analyste, l'un des rares points positifs de ces développements est que "la Fed (banque centrale américaine) va probablement maintenir ses taux inchangés (lors de sa prochaine réunion), (...) face à ce qui pourrait être une importante déflagration" géopolitique.

Le SMI a terminé en recul de 0,14% à 10'822,24 point, avec un plus bas à 10'764,46 et un plus haut à 10'880,27. Le SLI a cédé 0,52% à 1688,81 points et le SPI 0,20% à 14'134,02 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont reculé, 10 avancé et Lonza a fini inchangé.

Le bon de jouissance Roche et Nestlé (chacun +1,1%) se partagent la première place du podium, devant la porteur Roche (+1,0%) et Swisscom et Sandoz (chacun +0,8%).

Jefferies a entamé la couverture de Sandoz à "buy" et objectif de cours à 30,80 francs suisses. Bénéficiant déjà d'une position dominante dans le domaine des génériques, l'ancienne filiale de Novartis va profiter du lancement de biosimilaires pour étoffer sa rentabilité, prévoit l'analyste. La taille de la nouvelle société plaide aussi en faveur d'une amélioration de ses gains.

Le troisième poids lourd, Novartis (-0,3%) a lui laissé quelques plumes.

Sur le front des nouvelles d'entreprises, le gestionnaire de fortune Julius Bär (-0,6%) compte réorganiser sa direction à partir de janvier 2024 et a annoncé le départ ainsi que l'arrivée de nouveaux responsables, membres de sa direction. Cette légère restructuration devrait permettre à la banque d'atteindre plus facilement ses objectifs 2023-2025.

Les plus gros perdants du jour sont VAT (-3,1%), Richemont (-2,9%) et ABB et Sika (chacun -2,1%).

Le propriétaire genevois de marques de luxe a annoncé l'arrivée de Chemena Kamali comme directrice de la création de Chloé.

Sur le marché élargi, le laboratoire milanais Newron (+20,8%), dont le négoce a été brièvement suspendu à la mi-journée sur SIX, a revendiqué de nouveaux résultats cliniques prometteurs pour son traitement expérimental contre la schizophrénie, l'evenamide.

Le constructeur de matériel ferroviaire Stadler Rail (+0,9%) a reçu une nouvelle commande de la part des Chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB) pour 16 rames automotrices à accumulateurs. Leur mise en service est attendue pour 2028.

Le boulanger industriel Aryzta (+0,5%) rachète pour 120 millions de francs suisses de dette hybride, avec pour objectif d'alléger ses coûts de financement. L'opération sera financée avec les liquidités existantes et un nouvel emprunt.

Le groupe d'actionnaires Newgame constitué autour du magnat français des télécoms Xavier Niel a confirmé lundi détenir 27,13% du capital-actions et des droits de vote de GAM (+0,2%).

La direction du constructeur de machines textiles Rieter (-1,2%) observe des signaux encourageants indiquant une fin prochaine de la crise qui secoue le secteur depuis plus d'une année. Le retournement de tendance "pourrait survenir cette année encore, mais peut-être aussi seulement l'année prochaine", a indiqué le directeur général (CEO) Thomas Oetterli en entretien avec AWP.

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