Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas réussi à poursuivre sur la lancée positive des dernières séances ce jeudi. Après une petite pointe au-dessus des 10'500 points dans la matinée, le SMI a calmé un peu ses ardeurs et évolué latéralement sous ce niveau jusqu'en début d'après-midi.

L'indice vedette de SIX a ensuite cédé un peu de son élan, pour reculer franchement et passer au rouge dans le sillage de Wall Street. Il a terminé un peu au-dessus des 10'200 points, avec une variation de plus de 300 points entre le plus haut et plus bas du jour.

Après avoir évolué en ordre dispersé en début de séance, les principaux indices de la Bourse de New York se retrouvaient dans le rouge en matinée et tendaient à accentuer leurs pertes.

Selon Patrick O'Hare de Briefing.com, "la faiblesse (de mercredi matin, ndlr) n'est liée à rien d'autre qu'à la récente démonstration de force, qui a soutenu un marché déjà surévalué et l'a fait monter encore plus haut."

"Ne faisons pas semblant de croire que les craintes autour du Covid-19 et de l'élection présidentielle, les tensions diplomatiques avec la Chine ou l'impasse budgétaire justifient la faiblesse de ce matin", a ajouté l'expert, qui évoque des prises de profit de la part des investisseurs après les gains des dernières séances.

Au rang des indicateurs macroéconomiques, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé aux Etats-Unis, repassant sous le million, et sont inférieures aux attentes des analystes. Le déficit commercial s'est lui fortement creusé en juillet, les importations grimpant plus vite que les exportations, selon les données du département du Commerce.

En Suisse, l'indice des prix à la consommation (IPC) calculé par l'Office fédéral de la statistique (OFS) est demeuré stable en août en glissement mensuel à 101,2 points. Sur un an, le niveau des prix s'est par contre érodé de 0,9%.

Le SMI a terminé en recul de 1,58% à 10'220,64 points, avec un plus bas à 10'195,84 et un plus haut à 10'511,13 points. Le SLI a cédé 1,90% à 1554,40 points et le SPI 1,62% à 12'729,45 points. Sur les 30 valeurs vedettes, quatre seulement ont fini dans le vert.

Les rescapés du camp des gagnants sont Swatch (+1,6%), Credit Suisse (+0,8%), Adecco (+0,3%) et Richemont (+0,03%). Selon des courtiers, les valeurs du luxe ont profité de rotations de secteur durant la journée.

Longtemps dans le vert aussi, UBS (-0,4%) a rejoint Julius Bär (-1,2%) dans le camp des perdants.

Sans information spécifique, Vifor (-6,7%) a terminé lanterne rouge, derrière Logitech (-6,0%), Temenos (-4,9%), Sonova (-4,6%) et AMS (-4,2%). Selon des observateurs, les valeurs technologiques ont souffert du trou d'air du Nasdaq en début de journée à New York.

Longtemps dans le vert, les poids lourds Nestlé (-0,6%) et Novartis (-1,7%) ont rejoint Roche (-2,5%) dans le rouge.

Le dernier nommé livrera un large aperçu de ses travaux contre la neurodégénérescence à l'occasion du congrès virtuel et conjoint des comités américain et européen de lutte contre la sclérose en plaques qui se tiendra du 11 au 13 septembre.

Sur le marché élargi, le spécialiste des accès sécurisés aux bâtiments Dormakaba (-4,1%) a enregistré une baisse tous azimuts de ses résultats annuels, inférieurs aux attentes du marché, tout comme du dividende.

La biotech Polyphor (+0,5%), toujours privée de revenus commerciaux, a continué à puiser dans sa trésorerie sur les six premiers mois de l'année. La contraction d'un convertible auprès de la société française Iris en juillet et la conclusion fin août d'un partenariat avec le chinois Fosun ont toutefois étendu d'un semestre l'horizon de financement.

L'assureur Vaudoise (+0,2%) a essuyé sur les six premiers mois de 2020 un repli du bénéfice net de 18,6% à 60,9 millions de francs suisses, essentiellement en raison des turbulences sur les marchés financiers.

Romande Energie (+2,9%) a signé de solides résultats semestriels malgré un contexte difficile, surtout dans le développement des services. L'énergéticien vaudois, qui a profité d'une cession immobilière pour doper sa rentabilité, s'attend à des effets négatifs au second semestre au niveau de la performance opérationnelle, mais estime avoir la capacité de résister.

rp/buc