Zurich (awp) - La Bourse suisse consolidait ses gains vendredi à l'approche de la mi-journée, soutenue notamment par deux de ses trois poids lourds Nestlé et Roche, ainsi que Lonza. La publication jeudi d'une croissance de l'économie américaine bien supérieure aux attentes, semble confirmer un atterrissage en douceur de la première économique mondiale. Mais elle pourrait aussi retarder un relâchement de la bride monétaire de la part de la Réserve fédérale (Fed).

"La montée de l'appétit pour le risque après les nouvelles rassurantes d'hier concernant les données du PIB américain et la conférence de presse de la BCE ne s'est pas encore atténuée", indique Pierre Veyret d'Activtrades. Bien que certaines améliorations économiques aient été observées dans la zone euro et que les données macroéconomiques américaines tendent à indiquer un "atterrissage en douceur" réussi de l'économie, les anticipations de baisses de taux restent extrêmement élevées. Cette situation pourrait provoquer quelques perturbations sur les marchés à court et moyen terme, notamment sur le Vieux Continent, où l'inflation reste loin d'être vaincue, poursuit l'expert.

Du côté des premières informations macroéconomiques du jour, le moral des consommateurs en Allemagne devrait baisser en février dans un climat incertain alimenté par les crises et l'inflation toujours élevée, qui incite à l'épargne plutôt qu'à la dépense, selon le baromètre GfK. En France, le moral des ménages s'est à nouveau amélioré en janvier, marqué notamment par une nette hausse du nombre de consommateurs estimant opportun d'effectuer des achats importants.

Ce vendredi, les investisseurs se pencheront encore sur l'inflation (PCE) de décembre aux États-Unis.

Après avoir entamé la séance en hausse de 0,35%, le SMI consolidait son avance dès les premiers échanges, pour afficher vers 10h45 un bond de 1,45% à 11'371,01 points. Le SLI faisait encore mieux, bondissant de 1,82% à 1812,39 points, alors que l'indicateur élargi SPI prenait 1,4% à 14'811,29 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'était plus que trois à perdre du terrain, alors que 26 en gagnaient et qu'ABB avait retrouvé l'équilibre. En haut de tableau, Lonza décollait de 14,1% et se hissait sur la plus haute marche du podium provisoire, devant SGS (+7,7%) et Richemont (+4,7%).

Faisant part du retrait de son président et directeur général (CEO) par intérim Albert Baehny et la candidature de Jean-Marc Huët pour le remplacer au faîte de l'organe de surveillance, le sous-traitant bâlois de l'industrie pharmaceutique a brossé des perspectives moroses pour l'exercice en cours. Privé depuis l'automne du juteux contrat avec Moderna - pour un manque à gagner devisé à un demi-milliard de francs suisses - la multinationale bâloise s'apprête à démanteler graduellement d'ici début 2025 des sites de production de substances actives biologiques en Chine et aux Etats-Unis et a d'ores et déjà comptabilisé d'importants coûts pour la restructuration sur l'exercice écoulé.

Le spécialiste genevois de l'inspection et de la certification SGS a lui annoncé le départ de son directeur général Frankie Ng. Géraldine Picaud, en charge depuis le 1er décembre dernier des finances ainsi que de la stratégie numérique et de transformation, notamment, lui succédera. Le groupe genevois, a par ailleurs pâti du franc fort en 2023, affichant une performance inférieure aux attentes. Le bénéfice net s'est ainsi étiolé de 6,0% à 553 millions de francs suisses.

Richemont tirait pour sa part profit de la bonne performance dévoilée la veille par le numéro un mondial du luxe, le français LVMH. Son concurrent biennois dans l'horlogerie Swatch Group (+2,6%) était aussi recherché.

Dans la catégorie des poids lourds de la cote, le bon Roche (+2,3%) et la nominative Nestlé (+1,8%) participaient au feu d'artifice., alors que Novartis (-0,02%) était tout proche de l'équilibre. Roche a annoncé des résultats probants dans le cadre d'une étude de suivi de son traitement ophtalmique Vabysmo.

En bas de tableau, la lanterne rouge revenait à VAT Group (-0,8%), derrière le fabricant d'accessoires et périphériques informatiques Logitech (-0,05%) et Novartis.

Sur le marché élargi, Starragtornos restait stable. Le groupe issu de la fusion des fabricants machines-outils st-gallois Starrag et jurassien Tornos a fait état de ventes en forte hausse en 2023 et indiqué s'attendre à une "nette amélioration" également sur le front de la rentabilité.

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