Zurich (awp) - Après plusieurs séances dans le rouge, la Bourse suisse ne parvenait toujours pas à maintenir ses gains initiaux mardi à l'approche de la mi-journée, contrairement aux autres places européennes. Les investisseurs demeuraient prudents, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait bien annoncer une hausse de son taux directeur de 75 points de base à l'issue de sa réunion sur deux jours mercredi soir.

"Les anticipations très négatives des investisseurs ces derniers jours seront confrontées à ce que fera réellement la Fed mercredi", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. Les investisseurs ont réalisé que la Fed n'a plus le luxe de prendre son temps, et c'est la raison de la vente massive de titres depuis vendredi", ajoute-t-il.

La nouvelle hausse des prix outre-Atlantique "a poussé plusieurs institutions à tabler sur une hausse de 75 points de base (Barclays et Schröder) lors de la prochaine réunion qui aura lieu demain soir", estime pour sa part John Plassard, de Mirabaud Banque. Certains prévoient même une hausse de 100 points de base.

Sur le front des informations macroéconomiques, l'inflation en Allemagne a été confirmée en mai au niveau record de 7,9% sur un an, poussée par la guerre en Ukraine, qui accroît les prix de l'énergie et de l'alimentation. Au Japon, la production industrielle a diminué de 1,5% en avril sur un mois, selon des chiffres révisés à la baisse.

L'économie suisse elle se montre résistante face à un environnement difficile, entre les préoccupations liées à la guerre en Ukraine, une inflation galopante et une crise internationale de la dette qui se profile à l'horizon 2025. Les économistes de Credit Suisse ont maintenu inchangée à 2,5% leur prédiction de croissance du produit intérieur brut (PIB) helvétique pour l'année en cours.

Ce mardi, les investisseurs guetteront encore la publication des données des prix à la production aux États-Unis en mai.

Après avoir entamé la séance du bon pied sur une hausse de 0,22%, le SMI n'a pas tardé à virer au rouge. Vers 11h20, l'indice phare du marché creusait ses pertes, notant sous la barre des 10'800 points à 10'792,26 points, soit un repli de 0,95%. Le SLI cédait 0,93% à 1664,92 points et l'indicateur élargi SPI 0,91% à 13'863,91 points. Sur les trente valeurs constitutives du SLI, 22 perdaient du terrain et huit en gagnaient.

En haut de tableau, Holcim prenait 0,8% suivi par Julius Bär (+0,5%) et Zurich Insurance (+0,4%). Credit Suisse (-1,6%), Partners Group (-2,7%) et Swiss Re (-0,03%) exceptées, les autres valeurs financières tenaient bon, Swiss Life (+0,3%) et UBS (+0,2%), parvenaient à accrocher le bon wagon.

Les trois poids lourds pesaient sur l'indice, le bon Roche abandonnant 0,6%, Nestlé 0,7% et Novartis 1,2%.

En bas de tableau, la lanterne rouge revenait à Temenos (-3,1%), derrière Sika (-2,9%) et Partners Group. Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (-2,6%) n'était guère plus vaillant, tout comme Lonza (-2,3%).

Du côté du marché élargi, Dufry parvenait de justesse à progresser (+0,06%), après avoir fait part de la prolongation de sa concession à l'aéroport international de Koweït City.

Clariant (-1,2%) ne bénéficiait guère de l'annonce d'un contrat d'enlèvement sur la durée par le géant britannique des carburants Shell de l'intégralité de la production de bioéthanol Sunliquid de son nouveau site de Podari, en Roumanie.

Parmi la poignée d'autres nouvelles d'entreprises de la matinée, le fabricant de dispositifs d'injection Ypsomed (-4,4%) proposera à ses actionnaires dans le cadre de son augmentation de capital un maximum d'un million de nouveaux titres d'une valeur nominale de 14,15 francs suisses.

Le producteur d'aliments pour nourrissons Hochdorf (-2,7%) a annoncé le report "à une date ultérieure" du paiement optionnel des intérêts pour son emprunt hybride perpétuel d'un montant nominal de 125 millions de francs suisses assorti d'un coupon de 2,5%.

Le gestionnaire d'actifs Bellevue (-2,5%) prédit des résultats en baisse pour le premier semestre 2022. En cause, la situation géopolitique toujours incertaine et la volatilité toujours très élevée des marchés.

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