Zurich (awp) - La Bourse suisse a clôturé vendredi en hausse, maintenant ses gains tout au long de la séance. Si le marché helvétique continuait de défier les inquiétudes croissantes quant à l'impact du coronavirus au niveau la conjoncture mondiale, Wall Street semblait encore hésiter en matinée, alors que la révision à la hausse des cas de contaminations à ce nouveau virus en Chine avait plombé l'ambiance jeudi.

A la Bourse de New York, toujours vigilante face au coronavirus et digérant plusieurs statistiques économiques américaines, l'indice Dow Jones demeurait à l'équilibre, alors que le Nasdaq et le S&P 500 progressaient. Personne ne sait réellement la gravité de l'épidémie et jusqu'à quel point celle-ci pourrait se propager", observe Nate Thooft, de Manulife Asset Management.

La Chine a annoncé jeudi plus de 15'000 contaminations supplémentaires par le coronavirus. Cette hausse record est attribuée à une nouvelle définition plus large des cas d'infection, dépeignant une épidémie plus grave que rapporté jusqu'à présent.

Sur le front des informations macroéconomiques, les ventes au détail aux Etats-Unis ont progressé de 0,3% en janvier par rapport au mois précédent, une croissance conforme aux attentes des analystes. Alors que la météo particulièrement clémente a soutenu les ventes dans la construction, elle a pesé sur la production industrielle américaine, celle-ci se contractant de 0,3%, aussi en raison de l'arrêt de la production du Boeing 737 MAX, avion vedette de l'avionneur américain.

De ce côté-ci de l'Atlantique, l'économie allemande a fini l'année 2019 en stagnation, toujours affectée par l'industrie. La croissance annuelle de l'an dernier a elle été confirmée à 0,6%, ce qui reste la pire performance depuis 2013, tandis que le premier trimestre 2020 s'annonce compliqué avec les effets attendus de l'épidémie du nouveau coronavirus.

Le SMI a achevé la séance en hausse de 0,33% à 11'128,81 points, après avoir affiché un plus du jour à 11'152,27 points, le plus bas de la journée se situant sous la barre des 11'100 points à 11'078,95 points. Le SLI a pris 0,31% à 1710,88 points, alors que l'indicateur élargi SPI avançait de 0,48% à 13'419,95 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, onze trinquaient, alors que Swatch Group, toutes les autres prenant des points.

Schindler (-2,8%), longtemps lanterne rouge, laissait la dernière position à la toujours volatile AMS (-3,3%). Le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques a enregistré un bénéfice net en repli l'an dernier, inférieur aux attentes des marchés. Le conseil d'administration proposera cependant un dividende inchangé de 4 francs suisses par titre.

Le tableau des perdants du jour se composait également du poids lourd Roche (-1,2%), Swatch Group (-0,6%), Lonza (-0,5%) et Geberit (-0,4%). Pesant sur l'indice des valeurs vedettes, le géant pharmaceutique bâlois a annoncé avoir obtenu une homologation en Chine pour son anticancéreux Tecentriq (atezolizumab), en combinaison avec une chimiothérapie, dans l'indication en première ligne de traitement contre le cancer du poumon à petites cellules à un stade étendu.

Autre poids lourd de la cote, Nestlé rebondissait (+2,7%). Le Veveysan, numéro un mondial de l'alimentation, affichait même la meilleure performance, au lendemain toutefois d'une journée noire après la publication de ses résultats 2019.

Temenos (+1,3%) et Sonova (+1,3%) accompagnaient Nestlé parmi les gagnants du jour, suivis de Zurich Insurance (+1%) et Clariant (+0,9%), lesquels avaient aussi dévoilé jeudi leurs résultats pour 2019, et de SGS (+0,9%). Le spécialiste genevois de la certification et de l'inspection prévoit le rachat de ses propres titres pour un montant allant jusqu'à 200 millions de francs suisses, ce qui représente environ 1% de son capital-actions.

Les bancaires, après avoir tenu bon une grande partie de la séance, lâchaient quelque peu prise en fin de journée, UBS (-0,3%) terminant même dans le rouge. Credit Suisse prenait néanmoins 0,5% et Julius Bär 0,9%.

Le directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, souhaiterait quitter son fauteuil directorial cette année et en aurait informé les instances dirigeantes, croit savoir jeudi l'agence Bloomberg, s'appuyant comme il se doit sur des sources dites proches du dossier. L'établissement aurait déjà commencé à chercher un successeur en interne et en externe.

Au niveau du marché élargi, LM holding (+3,4%), propriétaire de Lastminute.com, a publié des résultats annuels en forte croissance. Wisekey (-4,6%) s'illustrait comme le perdant de la séance. Au tableau des gagnants, figurait notamment Leonteq (+10,4%).

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