Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé mercredi. Le SMI est repassé sous la barre des 11'700 points en fin de matinée. Dans le sillage de l'ouverture négative à Wall Street, il a encore accentué ses pertes et a terminé juste au-dessus de la barre des 11'600 points. Les investisseurs d'ici et d'ailleurs s'inquiètent de la reprise de l'économie mondiale après la nouvelle flambée de l'inflation en zone euro.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée après le week-end prolongé du Memorial Day et un fort rebond vendredi.

Sur le front macroéconomique, le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mai, à 8,1% sur un an, a annoncé Eurostat, alors que la guerre en Ukraine attise une flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Ces chiffres sont les plus élevés enregistrés par l'office européen des statistiques depuis le début de la publication de l'indicateur en janvier 1997.

"Les investisseurs boursiers européens ont été découragés par le récent rapport sur l'inflation en France et en Allemagne, où des poussées historiques ont été enregistrées, faisant écho à l'inquiétude mondiale sur la manière dont les banques centrales devraient agir pour maîtriser la pression exercée par la hausse des prix sans mettre la croissance économique en danger", a commenté Pierre Veyret, analyste à Activtrades.

En Suisse, le commerce extérieur a bouclé sur un excédent de 3,84 milliards de francs suisses en avril, en raison notamment d'une forte contraction des importations. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5% au premier trimestre, selon les dernières données du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Les exportations horlogères ont progressé en avril de 7,3% à 1,9 milliard de francs suisses. Tout en continuant sur la lancée positive des derniers mois, les confinements en Chine, un marché clé, ont quelque peu freiné la croissance du secteur.

Le SMI a terminé en baisse de 1,06% à 11'611,36 points, avec un plus bas à 11'597,39 et un plus haut à 11'718,91. Le SLI a cédé 1,34% à 1809,91 points et le SPI 1,02% à 14'918,98 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Swatch (+1,6%), Logitech (+0,6%) et Nestlé (+0,03%) sont les seuls gagnants.

Richemont (-0,5%) a bien résisté. Les valeurs du luxe ont bénéficié de la nouvelle augmentation des exportations horlogères en avril.

Les deux poids lourds pharma Novartis (-0,6%) et Roche (-1,3%) n'ont pas échappé à la tendance.

Roche a décroché auprès de l'Agence américaine du médicament (FDA) une homologation pour son médicament Evrysdi (risdiplam) contre l'amyotrophie spinale chez les nourrissons âgés de moins de deux mois.

Credit Suisse (-5,1%) a fini lanterne rouge. La banque aux deux voiles a souffert d'une dépêche de Reuters basée sur des sources "proches du dossier" signalant une possible hausse de capital, une option démentie dans la foulée par le numéro deux bancaire helvétique.

Givaudan (-3,7%) et Sonova (-2,9%) complètent le trio des plus gros perdants.

Julius Bär et UBS (chacune -1,3%) ont mieux résisté tout en n'échappant pas à la tendance.

Selon des experts, Givaudan a souffert de l'annonce de la prochaine fusion entre Firmenich et le néerlandais DSM.

Kühne+Nagel (-1,8%) a conclu un partenariat avec le détaillant thaïlandais Lotus's, pour lequel le logisticien de Schindellegi effectuera la distribution des produits de boulangerie à l'aide de véhicules électriques.

Sur le marché élargi, Dottikon ES (-7,5%) a amélioré sa performance à tous les niveaux sur son exercice décalé 2021/22, mais les actionnaires devront de nouveau se passer d'un dividende, en raison des investissements réalisés dans l'entreprise.

DKSH (-0,6%) s'est porté acquéreur du malaisien Acutest Systems pour un montant non divulgué.

U-blox (+18,4%) a relevé ses objectifs pour 2022, s'appuyant sur "des commandes et des facturations exceptionnellement fortes depuis le début de l'année". Les augmentations de prix et les effets de levier opérationnel devraient aussi permettre d'améliorer les marges.

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