Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé nettement dans le rouge mardi. Les investisseurs se sont tenus sur la touche, suivant avec inquiétude l'évolution du conflit au Proche-Orient, tout en espérant que les efforts de médiation de divers pays permettront d'éviter le pire. A son plus bas du jour, le SMI a plongé sous la barre des 10'800 points dans l'après-midi, avant de remonter et finir au-dessus. En Suisse, la saison des résultats connaîtra un premier pic jeudi avec les données des poids lourds Nestlé et Roche.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée échaudée par un nouveau signe de la vitalité des consommateurs américains, qui fait craindre un resserrement monétaire plus marqué de la Réserve fédérale (Fed).

Les ventes de détail aux Etats-Unis sont ressorties en hausse de 0,7%, sur un mois, en septembre, soit très au-dessus des 0,3% que prédisaient les économistes. En outre, les deux mois précédents, juillet et août, ont été révisés en hausse.

Même l'indice de base, débarrassé des composants les plus volatils, à savoir énergie, matériaux de construction, automobile et alimentation, a progressé de 0,6%, contre seulement 0,1% attendu.

"Tout le monde s'attend à ce que les consommateurs lèvent le pied, mais s'ils gardent ce rythme, cela augmente la probabilité de voir la Fed relever son taux directeur en décembre", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.

Le SMI a terminé en recul de 0,69% à 10'814,02 points, avec un plus bas à 10'766,87 et un plus haut à 10'884,55. Le SLI a cédé 1,02% à 168735 points et le SPI 0,57% à 14'154,88 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont reculé, 11 avancé et Swisscom a fini stable.

VAT Group (+1,7%) précède Swiss Re (+1,3%) et Zurich (+0,8%) sur le podium.

Roche (porteur +0,8%, bon +0,1%) et Novartis (+0,2%) ont soutenu l'indice, alors que Nestlé (-0,04%) a fini juste sous l'équilibre.

Roche publie ses chiffres d'affaires sur 9 mois et au 3ème trimestre jeudi. Pour ce qui est du groupe, les analystes tablent sur un montant de 44,3 milliards de francs suisses pour les 9 premiers mois et de 14,4 milliards pour le 3ème trimestre.

Nestlé dévoile aussi ses données intermédiaires jeudi. Les analystes attendent un chiffre d'affaires de 69,3 milliards de francs suisses sur neuf mois avec une croissance organique de 8,1% et une croissance interne réelle (RIG) de -0,6%. Sur le 3ème trimestre, la croissance organique devrait se situer à 6,9% et la RIG à -0,3%.

UBS (+0,5%) n'a pas souffert d'un abaissement d'objectif de cours par Goldman Sachs, qui a cependant confirmé sa recommandation "buy". Selon l'analyste, les coûts de restructuration et les pertes opérationnelles persistantes liées l'acquisition forcée de Credit Suisse risquent cependant de faire glisser le résultat net dans le rouge au 3ème trimestre, malgré une amélioration sur le front des coûts et une stabilisation des revenus et une hausse de l'afflux net de capitaux.

Lonza (-16,2%) a fini avec la lanterne rouge, subissant les foudres redoublées des investisseurs. Les responsables du sous-traitant pharmaceutique bâlois, au premier rang desquels son président, Albert Baehny, qui assume aussi la direction du groupe rhénan après un nouveau départ du directeur général, n'a pas vraiment réussi à rassurer lors de la journée des investisseurs.

L'entreprise vise une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 11 à 13% pour la période 2024-2028, une marge Ebitda de base de 32% à 34% et un retour sur capitaux investis (ROIC) à deux chiffres.

Sika (-5,5%) et Kühne+Nagel (-2,0%) complètent le trio des plus gros perdants.

Le chimiste de la construction a souffert de la réduction des objectifs de cours de la part de Deutsche Bank et JPMorgan, le premier confirmant "buy" et le second "underweight". L'analyste de la banque US a raboté ses estimations de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel pour la période 2023-2025 en amont de la publication du troisième partiel. Le titre figure par ailleurs désormais sur sa liste "Negative Catalyst Watch", en raison du risque de baisse par rapport aux projections du consensus.

Sur le marché élargi, Meier Tobler (-18,4%) a lancé un avertissement sur résultats en raison de difficultés liées à son nouveau centre de services. Le chiffre d'affaires réalisé par le groupe lucernois entre juillet et septembre s'est élevé à 131,5 millions de francs suisses, 9,1% de moins que sur la même période un an plus tôt. Sur l'ensemble de l'exercice, l'entreprise estime qu'elle ne sera pas en mesure de réitérer la performance de 2022.

Medmix (-0,7%) a acquis une participation de 25% dans le belge Aardex. Les contours financiers de la transaction n'ont pas été dévoilés.

rp/vj