Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé mercredi. Le SMI, qui avait connu un premier creux en matinée, a ensuite tenté de se reprendre jusqu'à effleurer brièvement la zone verte autour de 15 heures. Il est ensuite reparti nettement à la baisse et a terminé quasi au plus bas du jour. L'affaire Archegos et ses conséquences pour Credit Suisse a encore retenu l'attention des investisseurs.

A New York, Wall Street hésitait en matinée dans l'attente des annonces du président Joe Biden sur des investissements massifs de 2000 milliards de dollars dans les infrastructures du pays.

La relative bonne santé du marché "suggère que certaines des données sur les infrastructures ont déjà été intégrées, car le plan comprend une hausse de l'impôt sur les sociétés de 21% à 28% et une augmentation des impôts sur les revenus réalisés à l'étranger, ce qui n'est normalement pas positif pour la Bourse", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.

Le SMI a fini en recul de 0,67% à 10'047,37 points, avec un plus bas à 10'047,02 points et un plus haut à 11'123,26 points. Le SLI a perdu 0,68% à 1789,78 points et le SPI 0,51% à 14'015,01 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et sept avancé.

Credit Suisse (-4,9% ou 9,902 francs suisses, plus bas du jour) a encore fini avec la lanterne rouge (plus haut de l'année à 13,50 francs suisses). Les valeurs du luxe Swatch (-2,2%) et Richemont (--2,0%) complètent le trio des plus gros perdants.

Dans le contexte de l'affaire Archegos, Moody's a abaissé la perspective du note à "négative". La veille, Standard & Poor's avait aussi abaissé la perspective des ratings de la banque et de ses filiales à "négative". Au vu d'une perte qui pourrait être de plusieurs milliards, on craint qu'il ne faille recourir à une recapitalisation.

Julius Bär (-1,4%) et UBS (-0,4%) ont limité la casse. Selon le site d'informations Finews, la banque aux trois clés va apparemment subir de lourdes pertes liées à la débâcle à plusieurs dizaines de milliards du fonds spéculatif étasunien Archegos. Le débours sera cependant nettement moins élevé que ce que l'on craint pour Credit Suisse.

Julius Bär a retrouvé sa pleine liberté de procéder à des acquisitions d'envergure. L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a levé l'interdiction temporaire imposée en février 2020 en raison de graves lacunes dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-1,3%) et Nestlé (-0,6%) ont pesé sur l'indice. Roche (+0,5%) a nettement progressé.

Ce dernier a annoncé le lancement d'une palette de tests immunologiques du virus d'Epstein-Barr sur les marchés reconnaissant la certification CE de conformité européenne, après avoir obtenu la veille un feu vert en Suisse pour la commercialisation d'autotests rapide du Sars-Cov-2.

Le podium du jour se compose de Logitech (+2,4%), Straumann (+2,3%) et AMS (+1,7%).

Credit Suisse a relevé l'objectif de cours du fabricant bâlois d'implants dentaires et confirmé "outperform". L'analyste pense que les investisseurs sous-estiment la dynamique de croissance sous-jacente et le levier de marge à court et moyen terme. Ses propres estimations sont supérieures à celles du consensus.

Sur le marché élargi, un de ses actionnaires de référence du grossiste bernois en médicaments et exploitant de pharmacies Galenica (-2,4%) a décidé de placer 1,5 million de titres, soit 3% de son capital-actions. Une procédure accélérée de constitution d'un livre d'ordres a permis de vendre chaque titre à un prix unitaire de 58,60 francs suisses.

Le producteur de prothèses et de dispositifs chirurgicaux orthopédiques Medacta (-6,6%) a enregistré l'an dernier un bénéfice net en hausse malgré la pandémie de coronavirus. Le groupe tessinois propose cependant de renoncer au versement d'un dividende et vise pour l'année en cours une marge stable.

Vaudoise Assurances (+1,7%) a montré en 2020 une belle résistance face à la pandémie de Covid-19. L'encaissement de primes a augmenté dans les affaires vie et non-vie, une hausse contrebalancée par un recul dans la gestion d'actifs et une hausse des charges. Malgré une contraction du bénéfice net, les détenteurs d'actions B se verront proposer un dividende en hausse.

Le spécialiste des techniques du bâtiment Poenina (+1,9%) a enregistré un produit d'exploitation et un bénéfice en hausse au cours d'une année 2020 marquée par la pandémie de coronavirus. Du fait des investissements dans le segment de la construction, la direction se dit extrêmement confiante en l'avenir, même si elle ne prévoit pas de grosses acquisitions à court terme.

Orascom DH (stable) a bouclé 2020 sur une perte nette de 38,4 millions de francs suisses, après -31,4 million l'exercice précédent. Les actionnaires devront à nouveau se passer de dividende.

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