Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative vendredi. Jusque dans l'après-midi, le SMI a évolué en dents de scie autour de la barre des 10'800 points. Il a connu un léger soubresaut vers le haut lors de la publication des données sur l'emploi américain en février, avant de retomber et d'inscrire un nouveau plus bas du jour et de l'année, au-dessus duquel il est toutefois parvenu à terminer.

A New York, Wall Street reculait en matinée. Les investisseurs étaient plutôt satisfaits du rapport mensuel sur l'emploi, qui a montré des signes de ralentissement du marché du travail. Ils suivaient par contre avec inquiétude le secteur bancaire, secoué par les problèmes de la banque de la Silicon Valley SVB, en grande difficulté.

"Les données montrent que le marché du travail demeure vigoureux et que l'économie crée toujours des emplois à un rythme élevé, mais la remontée du taux de chômage et une décélération de la hausse des salaires indiquent un possible ajustement" en cours, a commenté Rubeela Farooqi de High Frequency Economics.

"La réaction initiale (des opérateurs) a été de se dire que la Fed (banque centrale américaine) n'aurait peut-être pas besoin de monter son taux directeur d'un demi-point" lors de sa prochaine réunion, fin mars, a commenté Edward Moya d'Oanda.

Le SMI a terminé en baisse de 1,68% à 10'765,26 points, avec un plus bas à 10'720,08 points (nouveau plus bas de l'année) et un plus haut à 10'880,77 points en ouverture. Le SLI a cédé 2,22% à 1715,62 points et le SPI 1,58% à 13'989,47 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Adecco (+0,4%) est le seul gagnant du jour.

Les poids lourds Roche et Nestlé (chacun -0,2%) ont le mieux résisté à part Adecco.

Le laboratoire rhénan a reçu d'une commission de conseil de l'autorité sanitaire américaine (FDA) un avis majoritairement favorable pour l'utilisation de Polivy (polatuzumab védotine) en combinaison avec Rituxan (rituximab) plus cyclophosphamide, doxorubicine et prednisone (R-CHP) pour le traitement de patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL) non encore traité.

Kepler Cheuvreux a augmenté l'objectif de cours de l'action du géant veveysan et confirmé "buy", sans autre commentaire.

Novartis (-1,2%) n'a lui pas échappé à la tendance.

Les plus gros perdants du jour sont les financières Partners Group (-6,2%), Credit Suisse (-4,8%) - à un plus bas historique en clôture à 2,496 francs suisses et un nouveau plus bas historique séance à 2,408 francs suisses - et UBS (-4,5%).

Julius Bär (-4,5%) a aussi fini dans le bas du tableau.

Banque royale du Canada a rétrogradé VAT (-4,2%) à "sector perform" et "outperform" et réduit l'objectif de cours. Le groupe a certes dépassé les attentes au quatrième trimestre, mais les perspectives sont étonnamment timorées, estime l'établissement d'outre-Atlantique, qui anticipe un recul de 15% des ventes.

UBS a relevé son objectif de cours pour Holcim (-1,6%) et confirmé "neutral", soulignant la forte dynamique que connaît le géant des matériaux de construction malgré le contexte macroéconomique difficile.

Sur le marché élargi, la saison des résultats s'est poursuivie.

Le spécialiste des solutions d'automatisation, des systèmes d'usinage et des outils de coupe Mikron (+0,9%) a amélioré sa rentabilité l'an dernier, avec un bénéfice net en hausse de 42% à 24,2 millions. Les actionnaires se verront proposer un dividende de 40 centimes par action, contre 24 centimes au titre de l'exercice 2021.

Le distributeur d'abonnements et d'accessoires de téléphonie mobile Mobilezone (-11,2%) a observé une baisse de sa rentabilité au cours de l'exercice 2022, imputable à son marché allemand, le plus important. Le conseil d'administration proposera cependant un dividende de 0,90 franc par titre, après 0,84 franc il y a un an.

Un versement non-récurrent de Novartis a permis à la biotech Molecular Partners (-1,9%) de boucler l'exercice 2022 avec un chiffre d'affaires et un bénéfice en nette progression. Le chiffre d'affaires a ainsi atteint 189,6 millions de francs suisses, contre 9,8 millions seulement en 2021 et le bénéfice net 117,8 millions après une perte de 63,8 millions en 2021.

Le libraire et géant de l'impression de sécurité Orell Füssli (-0,7%) a vu son bénéfice net diminuer de 3,3% à 11,7 millions l'an dernier. Le conseil d'administration proposera un dividende inchangé de 3,40 francs suisses par action.

Starrag (+3,9%) a retrouvé les chiffres noirs en 2022 avec un bénéfice net de 11,1 millions de francs suisses contre une perte de 5,4 millions en 2021. Les actionnaires percevront un dividende multiplié par deux à 2 francs suisses par action.

U-blox (+11,5%) a dégagé un bénéfice net de 101,7 millions de francs suisses lors de l'exercice écoulé, contre 15,4 millions en 2021. Le conseil d'administration proposera un dividende relevé à 2 francs suisses par action contre 1,30 franc au titre de 2021.

rp/al