Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de mercredi du bon pied, malgré la clôture en repli de Wall Street la veille. Alors que le flux de nouvelles d'entreprises commence à se tarir à l'approche de la fin de l'année, les investisseurs digéraient la publication mardi des Minutes de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine plus que jamais décidée à juguler l'inflation.

Les investisseurs ont considéré les Minutes de la Fed "comme plus hawkish (faucon) que la réunion de la Fed", alors que Nvidia a dévoilé des résultats mitigés, à tout le moins en matière de perspectives en Chine notamment, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Les principaux indices américains ont fini en baisse. De manière assez surprenante, les marchés n'ont pas du tout réagi à l'annonce d'un cessez-le-feu au Proche-Orient, a encore relevé l'expert.  

Pour mémoire, le rapport a rappelé que la Réserve fédérale a maintenu la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à son niveau le plus élevé depuis 22 ans, à savoir 5,25%-5,5%, pour la deuxième fois consécutive en novembre, reflétant la double priorité des décideurs politiques de ramener l'inflation à l'objectif de 2% tout en évitant un resserrement monétaire excessif. Les décideurs ont souligné que l'ampleur de tout nouveau resserrement de la politique monétaire tiendrait compte de l'impact cumulatif des hausses de taux d'intérêt précédentes, des délais associés à l'influence de la politique monétaire sur l'activité économique et l'inflation, et de l'évolution à la fois de l'économie et des marchés financiers.

Les Minutes ont également révélé que le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) n'avait pas encore discuté de réductions de taux, alors que l'objectif principal reste de savoir si la banque centrale devra procéder à des hausses de taux supplémentaires.

Côté macroéconomie, les investisseurs se pencheront ce mercredi sur les commandes de biens durables d'octobre aux Etats-Unis et à la confiance du consommateur en novembre en zone euro.

Après avoir pris 0,26% dès l'entame de séance, le SMI maintenait ses gains dans les premiers échanges notant après quinze minutes de négoce à 10'811,41 points, soit une progression de 0,28%. le SLI s'étoffait lui de 0,23% à 1711,53 points, alors que l'indicateur élargi SPI en faisait de même à 14'185,5 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), huit perdaient du terrain, les 22 autres en gagnant. Les trois poids lourds de la cote évoluaient en ordre dispersé, le bon Roche cédant 0,2%, alors que Novartis et Nestlé gagnaient 0,7% et 0,3%, respectivement.

En bas de tableau, Givaudan (-0,9%) héritait de la lanterne rouge, Morgan Stanley ayant dégradé la recommandation du numéro un mondial des arômes et parfums à "underweight". L'objectif de cours a été ramené à 2750 francs suisses. Straumann (-0,7%), Sandoz (-0,7%), Lonza (-0,5%), Sonova (-0,5%), venaient notamment compléter le groupe des perdants.

A l'autre extrémité du classement, SIG group décollait de 1,4%, alors que le spécialiste schaffhousois des emballages s'est contenté de reconduire sa feuille de route à moyenne échéance, à l'occasion de sa journée dédiée aux investisseurs. La croissance annualisée hors effets de changes doit ainsi toujours s'établir dans une fourchette de 4 à 6% et la marge brute opérationnelle (Ebitda) au-dessus de 27%.

Le bon de participation Schindler (+1,2%) était aussi assidûment recherché, HSBC ayant relevé la recommandation pour les deux titres du fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques à "hold", contre "reduce" précédemment. Alcon (+0,9%) se hissait sur la 3e marche du podium provisoire, devant Novartis et Holcim (+0,6%).

Du côté du marché élargi Helvetia chutait de 1,9%. L'assureur saint-gallois a estimé que les dommages dus à des intempéries ayant affectés plusieurs de ses marchés devraient atteindre environ 200 millions de francs suisses au 3e trimestre, un montant une fois et demi supérieur à celui de l'ensemble de l'année 2022. Le groupe de Suisse orientale a cependant assuré continuer à disposer d'une "solide" capitalisation.

L'apothicaire en ligne Docmorris (-1,9%) était également en souffrance, après avoir fait part de la réorganisation de sa direction, qui passe de six à cinq membres. Walter Hess, directeur général, sera désormais également en charge des activités en Allemagne, jusqu'ici chapeautées par Matthias Peuckert, qui quitte l'entreprise.

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