Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en nette baisse, dans le sillage de la clôture en fort repli de Wall Street jeudi, en particulier du Nasdaq. Echaudés par la hausse des rendements des obligations d'États, les investisseurs pourraient se détourner plus largement des actions.

Les principaux indices américains ont fini en très forte baisse, le rendement du T-Bond à 10 ans ayant franchi le seuil de résistance des 1,5% (et 0,75% pour le 5 ans). Le dépassement de ce niveau est considéré comme pouvant être le facteur déclencheur d'une correction des marchés d'actions, note John Plassard de Mirabaud Banque dans son commentaire.

La progression des rendements reflète notamment un manque de demande pour l'adjudication d'un bond du Trésor à 7 ans, laquelle a été considéré par les opérateurs comme "catastrophique", explique l'expert. Elle est aussi due au déclenchement de "stop buy" des ordres d'achat après le franchissement d'un certain niveau.

Peu après 09h10, l'indice SMI notait à 10'568,52 points, soit une chute de 0,85%. Le SLI perdait nettement plus de terrain dégringolant de 1,22% à 1706,03 points, alors que l'indicateur élargi abandonnait 0,9%.

Les trente valeurs composant le SLI perdaient du terrain, Adecco (-2,5%) - déjà sanctionné la veille après ses résultat 2020 - essuyant le plus fort repli, derrière Straumann (-2,1%), UBS (-2,1%) et Julius Bär (-2%). Les trois poids lourds défensifs, Nestlé (-0,05%), Roche (-0,5%) et Novartis (-0,6%), tous en haut de tableau, jouaient pleinement leur rôle, ralentissant la chute.

Novartis a obtenu du principal comité consultatif de l'Agence européenne des médicaments (EMA) une extension de notice pour le Cosentyx (sekukinumab). Le géant pharmaceutique pourra y inclure les résultats de son étude Maximise sur les manifestations axiales de l'arthrite psoriasique.

Lafargeholcim (-1,5%) n'échappait pas non plus au repli généralisé. Le numéro un mondial du ciment a plutôt bien résisté à la crise pandémique en 2020, bouclant sur des résultats certes en repli, mais dans l'ensemble supérieurs aux expectatives de la communauté financière.

Geberit (-1,6%) ne tirait guère profit de la reprise de la couverture du titre par Deutsche Bank. Sika (-1,1%) ne parvenait pas non plus à bénéficier d'une recommandation d'achat de la part de l'établissement allemand.

Les deux géants du luxe et de l'horlogerie Swatch Group (-1,7%) et Richemont (-1,5%) affichaient des baisses supérieures à la moyenne.

Sur le marché élargi Bobst (-3,1%) buvait la tasse. Les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et les taux de change ont sévèrement affecté les chiffres de Bobst l'année dernière. Le fabricant vaudois de machines d'emballages a vu ses recettes se tasser fortement et sa rentabilité s'effriter. Il propose aux actionnaires de renoncer au dividende.

vj/jh/ck