Genève (awp) - Après un précédent repli en 2022, l'industrie suisse de l'aluminium a encore reculé l'an dernier avec une diminution de 1,8% des volumes sur un an, à 206'767 tonnes, due notamment aux crises des branches automobiles française et allemande. Les perspectives sont contrastées pour l'année en cours.

L'inflation et la baisse du pouvoir d'achat ont lourdement pesé, indique mardi la fédération des entreprises du secteur, alu.ch, dans un communiqué. "Hormis le secteur florissant de la construction en Suisse, tous les principaux débouchés en Europe se sont retrouvés sous pression dès l'été 2023", relève son président Roland Hörzer, cité dans le texte. Faute de commandes ou suite à leur annulation, plusieurs entreprises ont dû introduire le chômage partiel.

Comptant habituellement comme l'un des moteurs de croissance, l'industrie automobile a fortement ralenti l'an passé, affectée par une pression sur les prix et une consommation plus prudente. La demande pour les voitures électriques n'a pas connu la hausse attendue. Certains clients ont par ailleurs vidé leurs stocks accumulés après la crise sanitaire. De quoi entraîner une chute des commandes pour l'ensemble des fournisseurs helvétiques.

Le secteur de la construction - fenêtres et façades en aluminium - tout comme ceux des machines et de l'électronique, ont en revanche affiché une croissance, observe l'Association suisse de l'aluminium qui regroupe 56 entreprises employant quelque 8000 personnes en Suisse.

Pour l'année en cours, la fédération s'attend une nouvelle fois à des impulsions positives du secteur de la construction en Suisse grâce à de nouveaux projets notamment d'écoles et d'hôpitaux et à la baisse des taux d'intérêts. De nouvelles commandes sont attendues également dans le secteur de la construction en Europe. La demande venant de l'aéronautique devrait croître de manière stable. Un certain attentisme est en revanche prévu du côté de l'industrie des machines, de celle des semi-conducteurs ou encore de la technique médicale.

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