Santiago du Chili (awp/afp) - Le parlement du Chili a adopté mercredi une hausse des impôts pour les grandes mines de cuivre, métal dont le pays est le premier producteur mondial, dans le but d'augmenter le financement de projets sociaux.

Le projet a été approuvé par la Chambre des députés par 101 voix pour, 24 contre et trois abstentions, après un vote du Sénat la semaine dernière.

Il s'applique aux entreprises produisant plus de 50.000 tonnes de cuivre fin par an, qui se verront appliquer une redevance de 1% sur leurs ventes.

L'impôt sur les bénéfices maximum est fixé à 45,5% pour les entreprises produisant moins de 80.000 tonnes par an, et à 46,5% pour les autres. Actuellement, le taux d'imposition est de 35,5%. Une taxe additionnelle de 8% à 26% s'appliquera sur les marges d'exploitation des compagnies minières.

Selon le gouvernement chilien, le taux moyen d'imposition sera de 40,1%, soit "moins que d'autres pays producteurs de cuivre" comme le Pérou (41,4%) et l'Australie (42,3%). La mesure générera chaque année 1,5 milliard de dollars de recettes supplémentaires pour l'Etat, qui seront investies dans des projets sociaux dans les zones minières ou défavorisées, ainsi que dans la police, la justice et la recherche.

"Nous pouvons dire à l'industrie minière qu'il est vrai qu'elle devra payer plus d'impôts, mais elle sait déjà quels impôts elle devra payer" et elle sera "en mesure d'évaluer ses projets d'investissement avec certitude", a affirmé après le vote des députés le ministre des Finances, Mario Marcel.

Le Chili extrait chaque année 5,6 millions de tonnes de cuivre, soit environ un quart de la production mondiale. Le gros de la production est assuré par des géants tels que l'anglo-australien BHP, le britannique Anglo American et la compagnie publique chilienne Codelco.

Le projet de loi avait été introduit en 2018 par des députés de la gauche au pouvoir, puis réactivé en 2022 par le gouvernement du président Gabriel Boric.

En avril, M. Boric avait par ailleurs annoncé la création d'un partenariat public-privé pour l'exploitation du lithium, dont le pays est le deuxième producteur mondial derrière l'Australie.

Le cuivre et le lithium sont des métaux clés dans la fabrication de batteries rechargeables pour les véhicules électriques, dont la demande augmente alors que le monde cherche à s'éloigner des combustibles fossiles pour freiner le réchauffement climatique.

afp/rp