Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restaient fragiles mardi, avant le début de la réunion de la Réserve fédérale américaine, et alors que les confinements en Chine font peser une menace sur la croissance mondiale, déjà affectée par la guerre en Ukraine.

En Europe, les indices comblaient seulement une partie des pertes de la matinée, qui se sont élevées jusqu'à 2,5%. Vers 13H45 GMT, Paris perdait 0,96%, Francfort 0,38% et Milan 0,08% et Londres 0,44%. A Zurich, le SMI cédait 0,42%.

À Wall Street, l'indice technologique Nasdaq rebondissait de 0,33%, après un repli de plus de 2% la veille. Le Dow Jones et le S&P 500 progressait de 0,55% et de 0,42%.

Minées par une forte baisse des actions du secteur technologique, la Bourse de Hong Kong a plongé de 5,72% et celle de Shanghai de 4,95%.

"Le conflit actuel en Ukraine et le nouveau chaos provoqué par le Covid en Chine ont de quoi agiter les nerfs", résume Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown.

Face à un nombre record de cas quotidiens de Covid-19 en Chine, les autorités ont confiné plusieurs villes et régions, dont la capitale technologique Shenzhen, entraînant l'arrêt de nombreuses usines comme celles du fournisseur d'Apple, le fabricant électronique Foxconn.

Les craintes d'un ralentissement économique ont gagné le marché du pétrole brut: vers 13H35 GMT, le prix du baril de référence aux États-Unis, le WTI, chutait de 7,25% à 95,57 dollars et celui de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai lâchait 6,85% à 99,70 dollars. Tous deux repassent sous la barre des 100 dollars, qu'ils avaient franchie dans le sillage de l'invasion russe.

Des délégations russe et ukrainienne ont repris leurs pourparlers mardi, alors que les frappes russes se multiplient sur Kiev même et que l'armée russe élargit son offensive à tout le pays.

Le Kremlin a estimé prématuré tout "pronostic" sur les négociations avec Kiev, après qu'un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d'ici mai.

En rétorsion, les sanctions occidentales se poursuivent. Le gouvernement britannique a notamment imposé des droits de douane punitifs sur la vodka et une interdiction d'exporter des produits de luxe.

Autre point d'attention pour les marchés: la réunion de politique monétaire de Réserve fédérale américaine (Fed) qui débute ce mardi et dont les conclusions seront rendues mercredi après la clôture des marchés européens.

La Fed devrait augmenter son taux directeur afin de combattre l'inflation, au plus haut depuis 1982. Le taux directeur était tombé entre 0% et 0,25% depuis mars 2020 et le début de la crise du Covid-19. Les analystes s'attendent à plusieurs relèvement au cours de l'année.

Le luxe touché ___

La Chine étant l'un des principaux marchés des entreprises du luxe, les mesures de confinement des autorités font craindre une baisse des revenus du secteur.

À Paris, LVMH perdait 1,65% et Hermès 1,91%. À Zurich, Richemont lâchait 1,63%. À Milan, Tod's cédait 3,46%, Salvatore Ferragamo 3,07%.

L'Union européenne avait de son côté annoncé vendredi qu'elle allait interdire les exportations de produits de luxe vers la Russie.

Intel investit en Europe ___

Le géant américain des semi-conducteurs Intel (+0,27%) a dévoilé mardi un plan d'investissement "historique" de jusqu'à 80 milliards d'euros dans l'Union européenne sur dix ans pour produire des puces électroniques.

Après leur chute la veille, les fabricants de puces comme Nvidia (+1,30%) ou AMD (+0,46%) rebondissaient, sans combler leurs pertes.

En Europe, STMicroelectronics (-0,90%) ou Soitec (-2,33%) continuaient de subir les craintes liées aux confinements en Chine.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

Vers 13H45 GMT, l'euro se négociait à 1,0977 dollar, en hausse de 0,32% par rapport à la clôture de la veille.

Le bitcoin baissait de 0,31% à 38.600 dollars.

afp/rp