À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,11% à 4.925,82 points. Le Footsie britannique a cédé 0,14%, affaibli par la hausse de la livre sterling, mais le Dax allemand a gagné 1,36%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,61%.

Sur la semaine, le Stoxx a pris 0,22% et le CAC 1,02%.

Le marché européen est resté bien orienté au lendemain du statu quo de la Banque centrale européenne (BCE) sur ses taux. L'institut d'émission a confirmé son intention d'attendre au moins l'été avant d'envisager un relèvement de taux, son président Mario Draghi reconnaissant que les risques pour la croissance de la zone euro étaient désormais orientés à la baisse.

De premières publications de résultats bien accueillies, notamment dans le secteur des semi-conducteurs jeudi, continuent par ailleurs de donner du souffle aux marchés, en dépit de certains déceptions notables comme celle d'Intel.

La nouvelle dégradation du climat des affaires en Allemagne pour le mois en cours n'a pas altéré le regain d'appétit pour les actifs risqués.

Cet indicateur décevant s'ajoute pourtant aux indices d'activité PMI de la zone euro publiés jeudi, qui ont confirmé le ralentissement économique en Europe en ce début d'année.

Selon plusieurs sources parlementaires et gouvernementales, le gouvernement allemand a par ailleurs ramené sa prévision de croissance pour 2019 à 1,0% contre 1,8% auparavant.

VALEURS

Plus forte hausse sectorielle en Europe, le compartiment des ressources de base a pris 3,29%, emmené par ArcelorMittal qui arrive en tête du CAC (+5,51%).

Le secteur de l'automobile a pris 2,33%, stimulé par les gains de Renault (+4,91%) au lendemain de la nomination de Thierry Bolloré et Jean-Dominique Senard aux postes, respectivement, de directeur général et de président.

Malgré le repli d'Intel à Wall Street, le secteur technologique a pris 1,79%.

Alstom a réagi en fin de séance (+6,1%) à une information de Bloomberg selon laquelle le groupe français et Siemens vont proposer de nouvelles concessions pour sauver leur projet de fusion dans le ferroviaire. Alstom, contacté par Reuters, a refusé de s'exprimer sur le sujet.

Le secteur des télécoms a été pénalisé par la baisse de 4,89% de Vodafone, plus forte baisse du Stoxx, le britannique ayant annoncé un ralentissement de la croissance organique de son activité de services au troisième trimestre.

L'opérateur télécoms suédois Telia (-4,58%) a également pesé sur le secteur après avoir publié un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur aux attentes et dit s'attendre à ce que les conditions difficiles en Suède, son premier marché, perdurent.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture européenne, les indices de Wall Street progressaient, soutenus eux aussi par des résultats d'entreprises meilleurs que prévu et l'absence d'informations négatives sur les relations commerciales sino-américaines.

Le Dow Jones prenait 0,96%, le Standard & Poor's 500 1% et le Nasdaq 1,13%.

A contre-courant, le titre Intel chutait de 6,45%, plus forte baisse du Dow, après avoir publié des prévisions trimestrielles inférieures aux attentes pour le trimestre en cours et manqué le consensus avec son chiffre d'affaires du quatrième trimestre.

CHANGES

L'euro se reprend (+0,88% à 1,1405 dollar) après être tombé jeudi à 1,1286 dollar en raison des déclarations de Mario Draghi et à l'article du Handelsblatt sur la révision de la projection de croissance de l'Allemagne.

Le dollar recule, dans le même temps, de 0,74% face à un panier de six grandes devises internationales alors que l'attention des investisseurs se tourne progressivement vers la Réserve fédérale qui tient sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi.

"Même s'il se peut que la Fed ne soit pas ouvertement accommodante, son ton pourrait mettre l'accent sur la prudence et donc ne pas changer beaucoup les attentes très limitées des investisseurs en matière d'augmentation des taux cette année", a déclaré Joe Manimbo, analyste de marché chez Western Union Business Solutions.

De son côté, la livre sterling évolue à un plus haut de deux mois et demi face au dollar et a touché un pic d'un an et huit mois face à l'euro, à la suite des informations du Sun indiquant que le parti nationaliste nord-irlandais DUP serait prêt à soutenir un nouveau projet incluant une clause de sauvegarde (backstop) limitée dans le temps.

La Chambre des Communes votera de nouveau le 29 janvier, à deux mois de la date du Brexit, sur plusieurs options formulées sous forme d'amendement par des élus.

TAUX

Le regain d'appétit pour les actifs risqués se ressent aussi sur l'obligataire où les rendements sont en hausse: le 10 ans allemand a pris plus de deux points de base autour de 0,20% et son équivalent américain grimpe à 2,740%.

PÉTROLE

Le brut léger américain gagne 0,72% à 53,6 dollars le baril, tandis que le Brent grimpe au-dessus des 61,4 dollars le baril, dans la perspective d'une perturbation de la production au Venezuela, un facteur de soutien sur les prix.

L'administration américaine a annoncé jeudi que les sociétés américaines du secteur de l'énergie pourraient appliquer des sanctions contre l'industrie pétrolière vénézuélienne.

"La production vénézuélienne diminuera de 300.000 à 500.000 barils supplémentaires par jour cette année mais de telles mesures punitives pourraient accroître cette réduction de plusieurs centaines de milliers de barils", estiment les analystes de RBC Europe.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Laetitia Volga