Les places financières ont été rudement chahutées ces dernières séances, rattrapées par la persistance des tensions commerciales, sur fond de flambée des rendements obligataires. Le rendement du 10 ans américain centralise ainsi toutes les attentions et tutoie des niveaux datant de 7 ans à 3,2%. A cela s’ajoutent des craintes inchangées en Europe, qui cumule les difficultés avec l’impasse politique du Brexit et du budget italien.

A ce contexte macroéconomique déprimé se greffent des inquiétudes qui viennent cette fois-ci du front microéconomique. En effet, résultats en demi-teinte et révisions d’objectifs à la baisse animent la saison des publications du troisième trimestre, ajoutant encore plus de pression au marché. Les secteurs automobiles, des services informatiques et des semi-conducteurs sont particulièrement affectés, avec à la clé de lourdes sanctions pour leurs composantes le jour de leur publication ; à l’image de certaines valeurs comme Valeo (-21%), Michelin (-11%), Atos (-22%), Sopra Steria (-25%), ou encore Stimicroelectronics (-20%).

Les marchés actions ont ainsi subi de vifs dégagements, le S&P500 et le STOXX Europe 600 lâchent respectivement 9,3% et 9,1% depuis le début du mois. Le CAC40 n’échappe pas à cette ambiance pesante et cède plus de 10% sur la même période.

D’un point de vue technique, l’indice français a amorcé un mouvement de correction après avoir négativement testé le mur des 5530 points. Le CAC40 est ainsi rapidement passé de la borne haute à la borne basse de son trading range hebdomadaire, borné entre 5530 et 5060 points. Le franchissement à la baisse de ce range de moyen terme a entrainé par la suite une nouvelle accélération baissière en direction de la prochaine zone de soutien située à 4800-4825 points. La force a ainsi changé de camp, les vendeurs ont désormais pris la main, en atteste le retournement des moyennes mobiles hebdomadaires. Seul un retour au-dessus de 5060 points permettrait de neutraliser la configuration.