"Le gouvernement britannique semble de moins en moins pressé de sortir de l'Union européenne. Fraîchement nommée Premier ministre, Theresa May a prévenu qu'elle ne ferait pas appel cette année à l'article 50 des traités européens qui déclenche la procédure de séparation. Le ministre du Commerce international Liam Fox table sur début 2017 mais d'autres sources ministérielles estiment que les négociations pourraient ne débuter qu'en fin d'année prochaine, selon le Sunday Times.

Le retard accumulé dans la formation des fonctionnaires qui seront chargés de ces délicates négociations explique le peu d'empressement du gouvernement britannique. Ce dernier aurait également évoqué les échéances électorales en France et en Allemagne pour justifier sa position d'attente. Compte tenu des nombreux sujets à traiter - institutionnels, budgétaires, sécuritaires, etc - la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union européenne n'aurait pas lieu avant 2019, ajoute le Sunday Times.

En jouant ainsi la montre Londres pourrait créer de nouvelles tensions au sein de l'Union européenne. François Hollande avait en effet plaidé au lendemain du referendum pour une activation rapide de l'article 50, tandis qu'Angela Merkel avait adopté un ton plus souple à l'égard des Britanniques. Le couple franco-allemand va devoir se mettre d'accord s'il ne veut pas se laisser dicter le calendrier.

En attendant la Bourse de Londres reste proche de ses plus hauts niveaux historiques après avoir rebondi de 17% depuis la fin juin, la plus forte hausse parmi les grands indices européens. Le CAC 40 s'est adjugé 12% sur la même période mais il bute encore sur la résistance des 4500 points mardi. "Les marchés ont intégré le fait que le processus de sortie de l'UE va prendre des mois voire des années", indique Vincent Ganne, directeur de la recherche marché du courtier FXCM, "tout porte à croire que les choses vont se faire en douceur". Cependant la livre sterling devrait rester sous pression de même que les rendements des emprunts souverains britanniques, ce qui devrait favoriser la hausse des actions britanniques et de la zone euro, selon lui.
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