Moscou (awp/afp) - Les autorités russes de la concurrence veulent poser des conditions au groupe allemand de chimie-pharmacie Bayer quant à son projet d'absorption du géant américain des pesticides et OGM Monsanto, estimant que ce rapprochement présente des risques pour le marché russe.

La fusion Bayer-Monsanto dépend du feu vert des autorités de la concurrence de tous les pays où elles sont actives.

Cette "fusion constitue une menace importante pour une concurrence saine et ces menaces devraient être traitées et contrecarrées", a affirmé l'agence chargée de la concurrence en Russie (FAS) dans un communiqué publié mercredi.

Pour ne pas "bloquer la fusion mais contribuer à relancer la concurrence", la FAS "a choisi d'approuver conditionnellement la fusion en demandant aux parties de s'accorder sur un transfert technologique efficace et un accès aux données aux acteurs du marché russe".

L'agence demande que Bayer et Monsanto donnent accès à leurs ressources, notamment dans le domaine de l'agriculture numérique de la création de nouvelles plantes.

Lorsqu'une fusion entre entreprises est susceptible de créer une situation de domination excessive sur le marché russe, l'agence de la concurrence de Russie peut s'y opposer ou poser des conditions.

Pour anticiper sur leurs décisions, Bayer a annoncé en octobre la cession pour 5,9 milliards d'euros de certaines activités agrochimiques à son rival allemand BASF.

Fin octobre, le patron de Bayer Werner Baumann avait déclaré que les noces avec Monsanto étaient espérées "début 2018".

"Il y aura de nouvelles étapes à franchir dès que nous connaitrons les exigences concrètes des autorités de régulation", avait-il affirmé lors d'une conférence de presse.

La Commission européenne doit encore rendre une décision sur le projet de fusion. En août, Bruxelles avait annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie, craignant que ce mariage ne réduise la concurrence sur un marché déjà très concentré.

Le projet d'acquisition de Monsanto par Bayer pour 66 milliards de dollars (56 milliards d'euros), annoncé en 2016, "entraînerait la création de la plus importante entreprise intégrée du monde dans les secteurs des pesticides et des semences", avait souligné la Commission.

afp/rp