MONTRÉAL (awp/afp) - Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué vendredi qu'il hésitait à se rendre à Washington la semaine prochaine pour un sommet marquant l'entrée en vigueur du nouvel Aléna, en raison notamment d'inquiétudes sur d'éventuels droits de douane américains sur l'aluminium canadien.

"Nous sommes toujours en discussion avec les Américains pour savoir s'il y aura un sommet trilatéral la semaine prochaine", a affirmé M. Trudeau lors d'un point presse.

"Nous sommes évidemment préoccupés par la question des tarifs de l'aluminium et de l'acier, que les Américains ont récemment évoquée", a précisé le chef du gouvernement canadien.

Autre source d'inquiétude selon M. Trudeau, la "situation sanitaire et le coronavirus qui frappe encore" les trois pays, alors que les Etats-Unis sont les plus touchés au monde par la pandémie, avec plus de 2,7 millions de cas et 128.000 décès.

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a de son côté confirmé qu'il rencontrerait le président américain Donald Trump la semaine prochaine à Washington.

"Je vous confirme avoir reçu une invitation du gouvernement des Etats-Unis pour une visite officielle de travail les 8 et 9 juillet prochains", avait précédemment annoncé le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard sur Twitter mardi.

En début de semaine, Justin Trudeau avait déjà évoqué les rumeurs selon lesquelles Donald Trump pourrait réimposer des droits de douane sur l'aluminium canadien. M. Trudeau avait fait valoir que les Etats-Unis n'avaient pas de capacités de production suffisantes et avaient donc besoin de l'aluminium canadien pour leurs industries automobile et de haute technologie.

Le 17 juin, le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer avait prévenu, devant le Congrès, que l'administration Trump était disposée à prendre des mesures aussi "souvent" que nécessaire pour contester les éventuelles violations du nouvel accord.

Le nouvel accord de libre-échange (AEUMC) liant les Etats-Unis, le Canada et le Mexique est entré en vigueur mercredi au moment où les frontières entre les trois pays sont partiellement fermées pour cause de pandémie de Covid-19.

Il remplace l'Aléna (accord de libre-échange nord américain) qui datait de 1994 et était unanimement jugé obsolète.

En juin 2018, en pleine renégociation de l'Aléna, Donald Trump n'avait pas hésité à instaurer des droits de douane punitifs sur l'aluminium canadien, provoquant la stupéfaction de son allié historique.

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