Entre Wirecard et le Financial Times, le torchon brûle. Successivement, mercredi et vendredi derniers, le quotidien des affaires britanniques a mis en cause le groupe technologique spécialisé dans les paiements à propos de possibles irrégularités financières. A chaque fois, l’action Wirecard a fortement souffert en Bourse (-25% vendredi) et le groupe a démenti. Après avoir réfuté ce matin les informations du Financial Times, l’action Wirecard bondit de 14,29% à 124 euros, prenant ainsi la tête du DAX.

Le groupe rappelle qu'en avril 2018, un employé de Wirecard à Singapour a fait part à son service juridique et de conformité local de ses préoccupations concernant les actions présumées d'un employé de l'équipe financière de Wirecard à Singapour.

Une enquête interne n'a trouvé aucune preuve à l'appui des allégations et a conclu qu'elles n'étaient pas fondées. Il existe en outre des indications que les allégations pourraient être liées à de l'animosité personnelle entre les employés impliqués.

Wirecard a en outre fait appel au cabinet d'avocats Rajah & Tann pour entreprendre une enquête indépendante. Cet audit est sur le point d'être finalisé et jusqu'à présent, il n'a pas conclu à une inconduite criminelle de la part d'un dirigeant ou d'un employé de l'entreprise.

Réagissant l'article du Financial Times, Oddo BHF juge que cette affaire a assez duré : si les preuves existent le FT doit les montrer, sinon un procès pour manipulation de cours est pour lui souhaitable.

Pour le bureau d'études, il est urgent pour le management de Wirecard de clarifier la situation, en étant beaucoup plus agressif sur le plan légal, car de nombreux investisseurs vont mécaniquement se détourner du titre.

A ce stade, le broker penche toujours dans le camp constructif, rappelant les attaques en 2008 et 2016, qui n'ont abouti sur rien.