"Comme prévu, la BCE a maintenu son taux directeur inchangé à 4%. Mme Lagarde ne s'est pas engagée sur une trajectoire de réduction particulière, mais le mois de juin semble être la date la plus probable. Elle s'est montrée positive sur les tendances salariales, notant que le marché du travail devrait continuer à se détendre", souligne Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro Investment Solutions, en réaction à la décision de politique monétaire de la BCE jeudi.

"La décision de maintenir les taux n'a pas été unanime, certains ont suggéré une réduction. Il s'agit là d'un signal fort et dovish, qui renforce l'idée d'un pivot lors de la prochaine réunion. Cependant, il existe un certain contraste entre les données indiquant un début de cycle d'assouplissement (désinflation continue, croissance des salaires en baisse) et la position prudente de Mme Lagarde", poursuit l'analyste.

Les données salariales du mois de juin mises en avant par Mme Lagarde auront probablement un impact sur le rythme des réductions et non sur le calendrier.

"Malgré l'insistance de Christine Lagarde sur l'indépendance de la politique de la BCE par rapport à celle de la Fed, une forte baisse de l'euro pourrait alimenter les pressions inflationnistes et entraver la désinflation à venir", fait savoir Christophe Boucher.

Le rythme des baisses de taux devient alors critique et conditionne la trajectoire de l'inflation à partir de 2025 : un cycle trop agressif peut provoquer une résurgence de l'inflation et une inversion de la trajectoire politique.

Le défi consiste donc à orchestrer un cycle d'assouplissement qui empêche un ralentissement économique majeur tout en évitant une résurgence de l'inflation et un resserrement ultérieur.