Zurich (awp) - La Bourse suisse hésitait sur la direction à prendre, mercredi à l'approche de la mi-journée. Après une entame de séance en hausse ténue, son indice phare SMI a plusieurs fois passé d'un côté et de l'autre de l'équilibre, hésitant entre les signes de détentes sur le front de la guerre commerciale et les inquiétudes conjoncturelles et géopolitiques.

La veille, l'annonce du report par Washington des taxes supplémentaires de 10% prévues sur les téléphones cellulaires, ordinateurs portables et autres consoles de jeux fabriqués en Chine avait renfloué les espoirs de voir s'apaiser le différend commercial sino-étasunien.

"L'administration américaine a déminé une rentrée de septembre qui s'annonçait à hauts risques, mais n'a clairement pas amélioré sa position dans les négociations avec la Chine", analyse le courtier Aurel BGC.

"La vraie préoccupation du jour, c'est le décrochage de la production industrielle chinoise", poursuit-il. "Même si Washington met le holà sur la guerre commerciale dans l'immédiat (...) tous les risques ne sont pas levés."

La production industrielle dans l'Empire du Milieu a fortement ralenti en juillet, son taux de croissance tombant à 4,8% sur un an, sa plus faible progression depuis 17 ans.

La France a vu légèrement reculer son taux de chômage au deuxième trimestre, à 8,5% de la population active (-0,2 point), son plus bas niveau depuis début 2009. En juillet, l'inflation a ralenti dans l'Hexagone, à 1,1% sur un an après une hausse de 1,2% en juin.

En Allemagne, le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté comme prévu de 0,1% au deuxième trimestre.

On attend encore dans l'après-midi les prix à l'importation aux Etats-Unis pour le mois de juillet

A 10h45, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,10% à 9776,40 points, proche de son plus bas du jour, après avoir brièvement franchi les 9800 points. Le Swiss Leader Index (SLI) reculait de 0,38% à 1479,44 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,03% à 11'891,06 points. Sur les 30 principales cotations, 21 perdaient du terrain, sept en gagnaient et deux faisaient du surplace.

Le bon de participation Schindler (-4,3%) tenait toujours - et de loin - la lanterne rouge. Le constructeur d'ascenseurs et d'escalators de Suisse centrale a publié des chiffres semestriels inférieurs aux attentes du marché. Le résultat opérationnel notamment a pâti de l'inflation des matières premières. Dans la foulée, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a renoncé à sa recommandation d'achat du titre et invite désormais à "pondérer au marché".

Dopées par les signaux de détente commerciale avant-Bourse, la porteur Swatch (-2,4%) et la nominative Richemont (-1,9%) semblaient faire les frais de la morosité conjoncturelle. Kepler Cheuvreux a raboté son objectif de cours pour les deux valeurs du luxe, mais confirme sa recommandation d'achat.

En tête dans les premiers échanges, AMS (-1,3%) avait perdu de sa superbe après sa rétrogradation à "hold" par Liberum. La veille dans la soirée, le fabricant autrichien de capteurs a indiqué négocier avec l'allemand Osram un accord cadre en vue d'une fusion.

A l'autre extrémité du tableau, le poids lourd Nestlé se partageait la première marche du podium avec Swiss Re et Sonova (+0,8% chacun), juste devant Novartis (+0,7%), alors que le bon de jouissance Roche (-0,4%) pointait dans le rouge.

Zurich Insurance (+0,1%) a vu son objectif de cours relevé de plus de 10% par Credit Suisse. Les analystes évoquent une évolution meilleure que prévu de la rentabilité sous-jacente et de l'assurance dommages (P&C) au premier semestre, et tablent sur de nouveaux objectifs lors de la journée des investisseurs de novembre.

Sur le marché élargi, l'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann (+3,1%) a relevé ses ambitions de croissance pour l'ensemble de l'exercice en cours, à l'issue d'un premier semestre porteur.

Le facilitateur de flux d'informations en milieu hospitalier Ascom (+0,6%) a quant à lui annoncé qu'il ne sera pas en mesure de remplir ses objectifs annuels, suite à un premier semestre décevant.

Le groupe alimentaire Bell (-1,0%) a bouclé le premier semestre sur une perte nette de près de 10 millions de francs suisses, contre un léger bénéfice un an plus tôt, en raison notamment de la réorganisation de ses activités Allemagne.

Le groupe financier VZ Holding (-0,7%) a connu un développement favorable au premier semestre 2019, mais le bénéfice net a stagné en raison d'une charge fiscale supplémentaire.

L'ancien papetier industriel reconverti en développeur immobilier Cham Group (+1,4%) entend se retirer de SIX Swiss Exchange en fin d'année, au profit de la plateforme de négoce hors-Bourse de la ZKB.

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