Zurich (awp) - La Bourse suisse continuait d'évoluer dans le rouge mercredi à l'approche de la mi-journée, malgré l'optimisme suscité par la conclusion d'un accord sur un plan de relance européen. Son indice phare SMI ne parvenait pas à tenir le seuil symbolique des 10'400 points.

Les dirigeants des 27 ont conclu mardi à l'issue d'un sommet marathon un accord historique sur un plan de relance post-coronavirus, basé pour la première fois sur une dette commune, et vont maintenant devoir trouver de nouvelles ressources pour financer son remboursement.

D'un montant de 750 milliards d'euros, ce plan a été approuvé au cinquième jour d'intenses et âpres négociations, mais doit encore être validé en séance pleinière par le Parlement jeudi.

"L'optimisme initial suscité par l'éventuel accord d'hier sur un nouveau budget de l'UE, ainsi que par la composition du nouveau programme de lutte contre la pandémie, a rapidement fait place à la réalité, à savoir que la distribution des fonds éventuels reste encore lointaine", prévient Michael Hewson, de CMC Markets.

Sur le front de la pandémie, le président des Etats-Unis Donald Trump, longtemps obstinément optimiste quant à l'évolution et aux effets de la Covid-19, semble avoir changé son fusil d'épaule, reconnaissant que "la situation va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer".

Le locataire de la Maison Blanche a dans la foulée enjoint "tout le monde" à porter un masque de protection, alors que plus de 60'000 nouveaux cas de contamination ont été recensés au cours des dernières 24 heures pour le 8e jour consécutif dans la première économie de la planète.

Au chapitre macroéconomique "le prochain vrai rendez-vous est la semaine prochaine avec la réunion de la banque centrale américaine qui devrait, une nouvelle fois, engendrer de nombreux commentaires à propos de la politique de contrôle de la pente de la courbe des taux", souligne Saxo Banque.

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,44% à 10'397,64 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,23% à 1578,29 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,33% à 12'865,40 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 cédaient du terrain et 10 en gagnaient, Sonova jouant les équilibristes.

ABB (+3,0%) caracolait toujours en tête de classement. Le groupe électrotechnique zurichois a allègrement surpassé les projections du consensus AWP avec sa performance au 2e trimestre.

Nestlé (+0,04%) pourrait se défaire de certaines marques locales d'eau en Chine. La multinationale veveysane a confirmé à CNN qu'elle étudiait les options possibles pour le secteur de l'eau, y compris l'éventualité d'une vente.

Au lendemain de la publication de son second partiel, Novartis (-1,5%) a vu son objectif de cours raboté coup sur coup par DZ Bank, Goldman Sachs et Bryan Garnier. Les trois instituts confirment cependant leur recommandation d'achat du titre. Le bon Roche (-0,5%) limitait les dégâts.

UBS (-0,1%), qui s'est livré au même exercice la veille, ne profitait que très modérément de sa promotion comme candidat à l'achat par DZ Bank, et du relèvement de recommandation par la Banque cantonale de Zurich (ZKB) à "pondérer au marché", après "sous-pondérer".

Après la présentation de divers rapports intermédiaires, Givaudan (+0,7%), SGS (-0,1%), Kühne+Nagel (+1,5%) et Logitech (+1,3%) ont fait l'objet d'une foison de commentaires d'analystes, d'ajustements d'objectifs de cours et de recommandations.

Sur le marché élargi, Medacta se distinguait avec une avancée de près de 3,9%, après des recettes semestrielles en baisse mais supérieures aux attentes du marché.

Le gestionnaire de fortune EFG (-3,4%)en revanche ne profitait pas de la hausse de sa masse sous gestion et le bond de plus d'un quart de son résultat d'exploitation sur les six premiers mois de l'année.

L'exploitant de kiosques Valora (+0,8%) fait état d'une chute importante de ses ventes au premier semestre, clôturant la période sur une perte. Il cible malgré tout un résultat opérationnel (Ebit) positif sur l'ensemble de l'exercice.

Barclays recommande désormais de se défaire de la nominative Lindt & Sprüngli (-0,4%, BP -2,0%), après que la direction du chocolatier de Kilchberg a laissé entendre que malgré l'acquisition de parts de marché, il ne fallait pas s'attendre à un redressement des marges avant 2022/23.

Une recommandation d'achat de la part de Morgan Stanley gonflait les voiles de Sunrise (+2,5%).

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