À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,22% à 4.978,53 points. Le Footsie britannique a pris 0,14% et le Dax allemand a reculé de 0,42%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,25%, le FTSEurofirst 300 a grignoté 0,1% et le Stoxx 600 a fini sur une note stable (+0,01%).

Le président américain a estimé lundi soir qu'il était possible de conclure un "grand accord" sur le commerce avec son homologue chinois.

Mais il a prévenu que des milliards de dollars de droits de douane supplémentaires étaient prêts à être imposés sur les importations de produits chinois le cas échéant.

Les deux chefs d'Etat doivent se rencontrer en marge d'un sommet du G20 à Buenos Aires en novembre.

Malgré le rebond de Wall Street, les investisseurs restent prudents.

"A ce stade, personne ne peut dire que le marché d'actions a touché son point bas. Le sentiment des investisseurs au niveau mondial reste fragile", dit Yasuo Sakuma, chargé de l'investissement chez Libra Investments à Tokyo.

Ils n'écartent pas l'éventualité d'une aggravation des tensions entre Washington et Pékin.

"Nous ne nous attendons pas à ce que la guerre commerciale prenne fin dans un avenir proche", dit le stratège de Rabobank, Teeuwe Mevissen. "Et cela intervient à un moment où tous les indicateurs de confiance dans la zone euro, mais aux Etats-Unis aussi, sont en baisse."

VALEURS

BNP Paribas a perdu 2,80% après l'annonce d'une contraction de ses revenus au troisième trimestre.

La banque signe la plus forte baisse du CAC 40 et a entraîné un recul, quoique dans une moindre mesure, de Crédit agricole (-1,61%) et Société générale (-1,59%).

Lufthansa a chuté de 8,1% à Francfort, la compagnie aérienne ayant publié des résultats inférieurs aux attentes et dit prévoir une augmentation de ses capacités cet hiver inférieure à celle de ses concurrents.

Le suisse Geberit, deuxième plus net repli du Stoxx 600, a terminé sur un recul de 9,34%, après avoir lancé un avertissement sur son chiffre d'affaires annuel dans la perspective d'une croissance plus faible dans le bâtiment.

En hausse, Volkswagen s'est adjugé 3,03% à la faveur d'un bénéfice meilleur que prévu au troisième trimestre et, à Londres, BP a gagné 2,02% après avoir fait état d'un profit trimestriel à un plus haut depuis cinq ans.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, l'indice Dow Jones gagnait 133,24 points, soit 0,55%, à 24.576,16 points.

Le Standard & Poor's 500, plus large, progressait de 0,5% à 2.654,45 points et le Nasdaq Composite, qui a débuté en baisse, prenait 0,91% à 7.114,306 points.

Des résultats mitigés de quelques poids lourds de la cote, notamment de General Electric (-8,38%), Coca-Cola (+1,81%), Mastercard (-2,21%) et Pfizer, (-1,70%) animent la cote. Intel, plus forte hausse du Dow Jones, soutient la tendance avec un gain de 3,55%.

IBM, plus forte baisse du Dow Jones, est encore sanctionné, comme la veille, pour le rachat de l'éditeur de logiciels Linux Red Hat à 34 milliards de dollars (29,9 milliards d'euros), un prix jugé généreux.

LES INDICATEURS DU JOUR

Une série mitigée d'indicateurs de conjoncture a animé la séance.

La zone euro a notamment dégagé une croissance en deçà des attentes au troisième trimestre, victime d'une ambiance morose tenant en particulier à l'Italie, qui semble devenir l'un de ses maillons faibles.

L'annonce d'une stagnation de l'économie italienne au troisième trimestre a également refroidi le sentiment de marché.

De même, la croissance de l'économie française a accéléré un peu moins que prévu au troisième trimestre malgré un rebond de la consommation des ménages et un investissement toujours très dynamique des entreprises.

En revanche, le chômage a encore baissé en Allemagne en octobre tandis l'inflation a accéléré en Allemagne, à un pic de six ans et demi.

Aux Etats-Unis, la confiance du consommateur du consommateur, meilleure que prévu, est resté à son plus haut niveau depuis septembre 2000.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar prend 0,35% face à un panier de devises de référence, se maintenant près d'un nouveau pic de deux mois et demi, et de 0,4% face au yen.

L'euro se traite autour de 1,1363 dollar, en baisse de 0,16%, après la croissance décevante de la zone euro et toujours en réaction aux déclarations d'Angela Merkel qui a annoncé lundi que son mandat actuel à la tête du gouvernement allemand serait le dernier et qu'elle renonçait à se représenter en décembre à la présidence de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), un poste qu'elle occupe depuis dix-huit ans.

L'euro est également fragilisé depuis plusieurs semaines par l'impasse politique entre Bruxelles et Rome sur le budget prévisionnel de l'exécutif italien, ainsi que les négociations difficiles sur le Brexit.

Mais c'est le yuan qui a tenu la vedette mardi.

La devise chinoise a reculé à un plus bas de 10 ans face au dollar, sous l'effet conjugué des inquiétudes sur la croissance chinoise et des craintes d'une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre Washington et Pékin.

Le yuan "onshore", qui évolue autour d'un taux pivot fixé par la banque centrale, a fini la séance à 6,9613 pour un dollar, un plus bas en clôture depuis le 20 mai 2018. Sur les marchés "offshore", le yuan a touché un plus bas record de 22 mois après les propos de Trump.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans évolue en hausse de deux points de base à 3,108%.

En Europe, le taux de l'obligation à 10 ans allemande (Bund) recule d'à peine un point de base à 0,37% à la suite de l'annonce d'une accélération de l'inflation allemande en octobre, à un pic de six ans et demi, ce qui valide la décision de la Banque centrale européenne de resserrer progressivement sa politique monétaire.

Le rendement italien de même échéance prend 16 points de base à 3,494% après un PIB du pays en stagnation et une adjudication d'obligations à 5 et 10 ans qui s'est faite à des taux proches de leurs niveaux de fin 2013 et début 2014.

L'écart ("spread) entre les deux taux se retrouve à nouveau supérieur à 300 points.

PÉTROLE

Les cours du brut sont repartis à la baisse, de plus de 2%, face au risque d'une intensification du différend commercial sino-américain, ainsi que des signes de hausse de l'offre mondiale malgré les sanctions à venir contre l'Iran.

Les prix élevés du pétrole font du tort aux pays consommateurs et pourraient avoir des effets négatifs pour les producteurs, a averti mardi Fatih Birol, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,1% à 66,30 dollars le baril et le Brent abandonne 1,67% à 76 dollars.

Les deux contrats se sont retrouvé en retrait de plus de 10 dollars le baril en séance par rapport à leurs pics de quatre ans touchés au début du mois.

MÉTAUX

L'aluminium est tombé à son plus bas niveau en plus d'un an, et d'autres métaux de base comme le zinc et le cuivre reculaient également, dans la crainte d'une escalade du conflit entre Washington et Pékin s'ils ne parviennent pas à un accord prochainement et de ses conséquences sur l'économie chinoise.

ÉMERGENTS

Les craintes concernant la Chine et le commerce mondial ont entraîné les marchés émergents à des plus bas de 18 mois, malgré une deuxième séance de forte hausse à la Bourse de São Paulo, en réaction la victoire à l'élection présidentielle du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui s'est engagé à combler rapidement le déficit budgétaire et à contenir la dette.

A SUIVRE MERCREDI :

Outre les indicateurs d'activité PMI chinois et la première estimation de l'inflation du mois d'octobre en zone euro, les investisseurs surveilleront les annonces de la Banque du Japon à l'issue de sa réunion de politique monétaire. Le statu quo est attendu malgré la montée des incertitudes.

(Avec Marc Jones, Eric Onstad; édité par Wilfrid Exbrayat)

par Juliette Rouillon